La Chine et les USA
A moins que tout ne trompe, il semble bien que le président US ait enfin compris le jeu des grandes puissances. Il a modéré son discours sur les droits d e l’homme et sur le Tibet, pour ne pas heurter cette nouvelle grande puissance mondiale qui possède le plus d’obligations du trésor américain et qui se trouve être le premier partenaire commercial des Etats Unis…
L’heure est à la Realpolitik : quand on veut arriver à un accord sur le nucléaire iranien et nord coréen, il faut absolument faire des concessions sur tout le reste. On voit que la Russie commence à hausser le ton face aux Iraniens. C’est une bonne chose car cela peut nous faire faire l ’économie d’une confrontation armée avec ce pays, si mal dirigé. Alors qu’il fait partie des civilisations les plus prestigieuses de l’Antiquité…
Les Américains ont eux aussi des jokers dans leur main, notamment les barrières protectionnistes qui peuvent ruiner une grande partie de l’économie chinoise et précipiter dans un chômage très grave des millions et des millions de travailleurs chinois… Avec les conséquences socio-politiques que cela comporte. A n’en pas douter, la Chine est en train de devenir une grande puissance incontournable, la modernisation d’une ville comme Shangaï et l’émergence d’une nouvelle classe moyenne, mais aussi d’une oligarchie nouvelle, montre que la Chine de Mao n’est plus.
La Chine peut nous aider à récupérer la jeune française, Clotilde Reiss, ancienne lectrice de français à Ispahan. Car elle a aidé l’Iran à maintes reprise, brisant son isolement dans une mesure encore plus efficace que la Russie. C’est peut-être là le début d’un timide succès de la diplomatie de M. Obama. Vous voyez bien qu’il ne s’agit pas de critiquer ce président à chaque occasion.
M. Obama a enfin compris que le conflit israélo-arabe (et pas seulement palestinien) n’est pas simple, qu’Israël a le droit absolu d’exiger, d’abord et avant, une sécurité de son territoire et de sa population : le règlement des questions en suspens viendra après. Mais il devra venir, lui aussi.
Dans Le Figaro de lundi remis dans le train de Genève, j’ai lu un long compte rendu sur les troubles provoqués par des rebelles à la frontière avec l’Arabie Saoudite : les saoudiens disent clairement qu’ils ne veulent pas d’un mini-Hezbollah à leur frontière avec le Yémen. Ils ajoutent même qu’ils sont persuadés que les Iraniens aident la rébellion afin de déstabiliser les régimes en place : décidément, l’Iran commence à poser un problème de plus en plus global.