Faut-il béatifier Pie XII ?
Oui, sans chercher à commettre d’ingérence dans les affaires internes de l’église catholique, faut-il vraiment béatifier Pie XII maintenant ? On connaît le caractère hautement litigieux de ce dossier. Tant les historiens de toutes nationalités et de toutes confessions que l’ensemble des organisations juives en israël et dans le monde reproche au défunt pape son silence persistant sur la Shoah dont il fut une sorte de témoin à bout portant, pourrait-on dire.Le pape Benoît XVI vis à vis duquel je suis bien prédispsoé a déjà eu maille à partir avec cette frange de l’opinion mondiale, serait-il sage de mettre à mal une nouvelle fois ce qu’il eut taht de mal à réparer par des actes quelque peu inattendus, pour ne pas dire inconsidérés ? J’avais déjà rédigé directement une note directement en allemand à l’intention de Sa Sainteté. Et je ne fus pas le seul à dire mon étonnement. Et la chose portait justement sur le cas d’évêques négationnistes que le pape venait, par ignorance et en toute bonne foi, semble-t-il, de réintégrer dans le giron de l’Eglise catholique romaine. On sent chez ce pape une sorte de désir irrépressible de réunifier son Eglise, cela est très bien. Mais pas à n’importe quel prix…
L’unique façon de sortir de la crise qui menace est d’ouvrir les archives du Vatican et de prendre le temps de la réflexion. Si un débat salutaire est engagé, on pourra alors prendre connaissance des voix pro et contra. Mais enclencher un processus sans demander quoi que ce soit est très imprudent. Le pape actuel risquerait alors de galvaniser cette frange grandissante de l’église catholique qui lui reproche sa politique.
D’un autre côté, il est vrai que l’on ne peut pas dicter à l’Eglise sa politique. Si le pape et la Curie romaine jugent utile ou indiqué de béatifier quelqu’un, on ne saurait interférer. Mais voilà, il y a des gens qui réclament, protestent et crient leur mécontentement. Ne faut-il pas les entendre ?
Le pape devrait prendre le temps de la réflexion et si béatification il devait y avoir, il faudrait l’accompagner d’une déclaration solennelle tenant compte du résultat d’un examen sans concession ni complaisance des archives.
Un saint n’a pas de tache. Sinon, ce n’est pas un saint. L’Eglise joue gros. Puisse sa sagesse multi séculaire ne pas lui faire défaut en cet instant grave.