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L Y A CINQUANTE ANS LE TREMBLEMENT DE TERRE DE LA VILLE D’AGADIR (MAROC

L Y A CINQUANTE ANS LE TREMBLEMENT DE TERRE DE LA VILLE D’AGADIR (MAROC)
OUI, IL Y A CINQUANTE, À LA FIN DE CE MOIS DE FÉVRIER, UN VIOLENT SÉISME RAVAGEAIT MA VILLE NATLE. PLUS DE VINGT MILLE MORTS. ET LA SITUATION DU MAROC ET DU MONDE N’ÉTAIT PAS, À L’ÉPOQUE, CE QU’ELLE SERAIT AUJOURD’HUI AVEC TOUTES CES ONG, CES AIDES D’ETAT ET CES SECOURS QUI AFFLUENT AU MOINDRE TREMBLEMENT DE TERRE. VOYEZ HAÏTI DONT J’ESPÈRE DE TOUT CŒUR QU’ELLE RENAÎT GRADUELLEMENT DE SES RUINES.
OUI, IL Y A CINQUANTE ANS, PEU APRÈS MINUIT, LES ENTRAILLES DE LA TERRE ONT LIBÉRÉ UNE FORCE ÉNOMRE, TEL UN VROMBISSEMENT D’AVION À RÉACTION, MAIS SOUTERRAIN,, LES MURS QUI S’INCLINENT OU S’EFFONDRENT, LA PORTES D’ENTRÉE DES MAISONS QUI S’ENFONCENT SOUS TERRE, PRENANT AU PIÈGE DES FAMILLES ENTIÈRES, MURÉES VIVANTES DANS LEURS HABITATIONS.
J’ÉTAIS TRÈS JEUNE ET NE ME SOUVIENS PAS DES MINUTES EXACTES DE L’ÉVÉNEMENT : MAIS J’EN SAIS ASSEZ POUR LE NARRER AUJOURD’HUI.MON P§RE ÉTAIT ABSENT POUR AFFAIRES : HEUREUSEMENT CAR SON MAGASIN, SITUÉ JUSTE EN FACE DE LA MAISON, RESSEMBLAIT À UN AMAS DE PIERRES DÉSARTICULÉES. MA MÈRE, DE PIEUSE MÉMOIRE, A RÉAGI COMME UN CAPITAINE FACE À SON ÉQUIPAGE :  ELLE NOUS AORDONNÉ DE NOUS LEVER DE NOS LITS (SEPT ENFANTS) ET DE LA SUIVRE, PRESQUE EN FILE INDIENNE. NOUS AVONS MÊME FAILLI OUBLIÉ MON JEUNE FRÈRE DONT MA MÈRE AVAIT PENSÉ UN INSTANT QU’IL GISAIT ENSEVELI SOUS LES DÉCOMBRES IL SE LEVA D’UN BOND ET NOUS REJOIGNIT.

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NOUS HABITIONS À L’ÉTAGE, IL FALLAIT DONC DESCENDRE LES ESCALIERS POUR GAGNER L’AIR LIBRE. MAIS LA PORTE ÉTAIT ENFONCÉE DANS LE SOL. PAR CHANCE, L’UN DES EMPOYÉS DE MON PÈRE QUE NOUS HÉGERGIONS RÉPONDIT À L’APPEL DE MA MÈRE QUI LUI DEMANDA DE DÉFONCER LA PORTE DE L’EXTERIEUR. CE QU’IL FIT. EN SORTANT, JE DÉCOUVRIS PAYSAGE LUNAIRE…
IMAGINEZ UN ENFANT DE MOINS DE 9 ANS QUI DÉCOUVRE SA RUE, LA RUE PRINCIPALE (DE LA KISSARIYA) JONCHÉE DE PIERRES, DE CORPS, UN VOILE PRESQUE LAITEUX COUVRANT ABSOLUMENT TOUT, UN AIR PRESQUE IRRESPIRABLE EN RAISON DE LA POUSSIÈRE ET DELA CHAUX. DES HOMMES ET DES FEMMES, EN PYAJAMAS OU COUVERTS D’UN SIMPLE DRAP HURLANT DANS LES DÉCOMBRES, À LA RECHERCE DE PROCHES OU DE DISPARUS. MA MÈRE CHERCHA UN PETIT ENDROIT OùM RÉUNIR SA PETITE FAMILLE. ELLE NOUS ORDONNA DE NOUS ASSEOIR ET DE NE RÉPONDRE À PERSONNE NOUS PARLERAIT. EN EFFET,  LORSQUE DE TELLES CALAMITÉS SE PRODUISENT, IL Y HÉLAS, DES FRANGES DE L’HUMANITÉ QUI EN PROFITENT, SURTOUT LORSQUE LES DISPARITÉS SOCIALES SONT SI GRANDES. JE ME SOUVIENS D’UN DÉTAIL : MAMAN AVAIT UN CERTAIN NOMBRE DE PARURES QU’ELLE CONSERVAIT DANS UNE BOÎTE À BIJOIUX. L’UNE DES MES SŒURS VOULUT L’EMPORTER, MA MÈRE LE LUI INTERDIT. QUELLE GRANDE PRÉSENCE D’ESPRIT : NOUS AURIONS ÉTÉ UNE PROIE FACILE ET ALLÉCHANTE POUR DES PILLARDS QUI ÉCUMAIENT DÉJÀ LES MAISONS  DU QUARTIER ET NE MONTRAIENT AUCUNE COMPASSION POUR LES VICTIMES… MAMAN FUT TRÈS BIEN INSPIRÉE CAR DES SCÈNES D’HORREUR SE PRODUISIRENT QUE JE NE SOUHAITE PAS RELATER ICI, EN CE CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE…
DOIS JE DIRE LES SCÈNES QUE JE VÉCUS ALORS ? JE N’OUBLIERAI JAMAIS LES HURLEMENTS DE CETTE GRANDE DAME, PARMI LES PLUS ÉMINENTES PATRONESSES DE LA VILLE, COUVRANT SA NUDITÉ D’UN SIMPLE DRAP DE LIT ET SE LAMENTANT SUR LA MORT DE SON ÉPOUX… MAMAN DÉTOURNA SON REGARD, COMPRENANT QUE LA DAME, QU’ELLE CONNAISSAIT BIEN, AVAIT PERDU LA RAISON SOUS L’EFFET DU CHOC : EN UNE NUIT, ALORS QUE VOUS ÉTIEZ L’UNE DES PLUS GRANDES PERSONNALITÉS DE CETTE PETITE VILLE DE PROVINCE, VOUS VOUS RÉVEILLEZ VEUVE ET AYANT TOUT PERDU, VAGABONDANT DANS LES DÉCOMBRES D’UNE VILLE Où CHACUN, IL Y A ENCORE QUELUES HEURES, VOUS TÉMOIGNAIT LE PLUS GRAND RESPECT.
PENDANT QUE NOUS ÉTIONS ASSIS AUTOUR DE MAMAN, LA TERRE SE REMIT À TREMBLER… MAIS LA NUIT ÉTAIT LONGUE ET UN SOMMEIL LOURD FINIT PAR VAINCRE. AU RÉVEIL, PAS DE PETIT DÉJEUNER, MAIS DES MARINS FRANçAIS DE LA BASE NAVALE (AGADIR EST AU BORD E L’ATLANTIQUE SUD, C’EST POURQUOI JE SOURIS TOUJOURS QUAND ON ME DIT QUE POUR UN MÉDIETRRANÉEN, JE SUIS PLUTÔT UN TRÈS BON GERMANISTE…) ILS NOUS TRANSPORTENT DANS LEUR CASERNE Où L’ON S’OCCUPA DE NOUS.
A QUELQUES CENTAINES DE KILOMÈTRES DE LÀ, À CASABLANCA, LA SŒUR DE MAMAN, S’INQUIÉTA DE NORTRE SORT. FEMME D’INFLUENCE ET DOTÉE D’UNE GRANDE FORTUNE, ELLE TROUVA UN CHUAFFEUR ET UN BON VÉHICULE POUR VENIR NOUS TROUVER… JE ME SOUVIENDRAI TOUJOURS DE CETTE VISION ; J’OUVRIS LES YEUX ET JE LA VIS, ÉNERGIQUE, PRENANT LA SITUATION EN MAIN ET CONSOLANT SA JEUNE SŒUR. NOUS NE RESTÂMES PAS SUR PLACE : NOUS FUMES AUSSITÔT CONDUITS DANS SA SUPERBE VILLA DU BOULEVARD D’ANFA, PRÈS DE CE BEAU CONSULAT AMÉRICAIN.
ET QUELQUES JOURS PLUS TARD, NOUS ÉTIONS TOUS SCOLRAISÉS DANS UNE ÉCOLE JUIVE DU COIN, BIEN INTÉGRÉS ET TENTANT D’OUBLIER CE QUI S’ÉTAIT PRODUIT.
TOUS MES FRÈRES ET SŒURS FURENT INDEMNES MAIS NOUS AVONS PERDU DES COUSINS ET DES COUSINES.
JE REMERCIE LA DIVINE PRVIDENCE QUI NOUS A SAUVÉS ET JE PENSE ÉVIDEMMENT À CEUX QUI NE SONT JAMAIS REVENUS, ENSEVELIS SOUS LES DÉCOMBRES, SANS SÉPULTURE INDIVIDUELLE NI RIEN. DISPARUS POUR TOUJOURS. PUISSENTÎLS REPOSER EN PAIX, SEIGNEUR !
AU MOMENT Où J’ÉCRIS CES QUELQUES LIGNES DÉDIÉS À LA MÉMOIRE DES MORTS ET DES DISPARUS, MES SŒURS, MES COSUINS ET COSUINES ET DES MILLIERS DE RESCAPÉS SE TROUVENT À AGADIR POUR CET ANNIVERSAIRE : UNE VISITE DANS LES CIMETIÈRES ÉTAIT PRÉVUE VENDREDI MATIN. D’AUTRES MANIFESTATIONS SUIVRONT.
QUAND JE PENSE À TOUS CES MORTS EN HAÏTI, À TOUS CES AMPUTÉS, JE RÉALISE PLEINEMENT, UN DEMI SIÈCLE PLUS TARD, CE À QUOI NOUS AVONS ÉCHAPPÉ ET LE TRISTE SORT DE CEUX QUI NE SONT PLUS LÀ.
CE SÉSIME A CHANGÉ MA VIE, LUI DONNANT UNE AUTRE TRADJECTOIRE. A L’ORIGINE, JE ME DESTINAIS À LA MÉDECINE, MES PARENTS M’AURAIENT ENVOYÉ ÉTUDIER LA MÉDECINE À MONTPELLIER OU À MARSEILLE. MES ÉTUDES ACHEVÉES, JE SERAIS REVENU DANS MA VILLE NATALE (Où MÊME WINSTON CHURCHILL AIMAIT À SE REPOSER), JE M’Y SERAIS MARIÉ ET SERAIS RESTÉ Y FINIR PASIBLEMENT MES JOURS. LE SORT OU LE HASARD EN A DÉCIDÉ AUTREMENT.
AU FOND, QUELLES SONT LES FORCES QUI GUIDENT OU RÉGISSENT UNE VIE HUMAINE ? LES CONNAÎTRONS NOUS UN JOUR ? J’EN DOUTE SÉRIEUSEMENT. MAIS JE SAIS AUJOURD’HUI CE QUE VEUT DIRE, À PEUR PRÈS, ÊTRE NÉ SOUS UNE BONNE ÉTOILE.
UNE VIEILLE PRIÈRE JUIVE S’ÉNONCE AINSI : BÉNI SOIT CELUI QUI M’A PRÉSERVÉ DE TOUT MAL… OUI, BARUCKH SHÉ GÉMALANI KOL TOV

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