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LA TURQUIE ET L’EUROPE

LA TURQUIE ET L’EUROPE

La toute récente visite du Premier Ministre turc, chef du parti islamiste dit modéré, précédée de l’interview qu’il a accordée au Figaro ne laissent de surprendre ou, au moins, de nous interpeller. En la relisant avec attention, on se demande vraiment s’il les mots ont un sens ou s’il faudrait leur en donner un autre. Ainsi, par exemple, lorsque Monsieur Erdogan se qualifie lui-même de démocrate conservateur… Un islamiste, même modéré, et dont l’épouse porte une sorte de voile islamique, qui se veut un démocrate conservateur. Quel bel oxymore !

Mais penchez nous sur le reste de l’interview qui couvre presque la totalité de la page. Je laisse de côté le jugement douteux sur ce que la Turquie, grand pays d’Asie ou d’Orient, héritière de l a grande tradition ottomane, pourrait apporter à l’Union européenne qui aurait plutôt tendance à considérer qu’elle serait un insupportable fardeau pour les finances de l’Union… Je ne reviendrai pas, non plus, sur la visite de Madame Merkel qui a affirmé haut et fort que tout ce qu’on pouvait offrir à ce grand pays était un statut de partenaire privilégié. Il est vrai que le ministre turce des affaires étrangères, chargé du dossier de l’adhésion de ce pays à l’UE, a relevé qu’un tel statut n’existe nulle part.

Ce qui nous a tous frappés, c’est que M. Erdogan donne du mon cher ami au président iranien. C’est aussi la charge qu’il conduit contre une soi-disant hypocrisie occidentale qui permettrait à ses propres sociétés commerciales de contourner l’embargo… C’est inouï.

Et ce n’est pas fini : alors que l’armée turque entretient avec Tsahal des liens plus qu’étroits, le gouvernement islamiste a profité de la guerre contre Gaza de geler ce type de relations… On se demande vraiment comment un tel gouvernement, si spécialement orienté, pourrait faire pencher la balance des Européens vers une adhésion. Je crains qu’aucun état de l’Union n’accepte ce type de rapprochement. Seuls les USA semblaient favoriser une telle adhésion, mais comme M. Obama a enfin réalisé que la Turquie a changé de politique, il n’est pas exclu qu’il a, sur ce dossier aussi changé d’idée. Après tout, il a même compris que la politique de la main tendue au régime iranien n’était plus de saison. Les Iraniens qui annoncent, juste avant la conférence sur la sécurité nucléaire qu’ils viennent de mettre en action une nouvelle génération ultra perfectionnée de centrifugeuses… Eh bien, cela promet.

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