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/inauguration de la mosquée Al-Ihsane d’Arenteuil

/inauguration de la mosquée Al-Ihsane d’Arenteuil

Hier le Premier Ministre M. François Fillon a inauguré une mosquée dans la banlieue parisienne. C’est la première fois qu’un tel événement se produit. J’avais assisté, il y a peu d’années, à la visite éclair du président Jacques Chirac à la grande mosquée de Paris. Encore une première depuis la visite de Vincent Auriol.

Le Premier Ministre a bien noté que la dénomination de ce lieu de culte (Al-Ihsane) renvoyait à l’idéal de bienfaisance et même d’amélioration de la création . Un lieu où se reconstitue l’âme des croyants, venus s’élever et communier ensemble dans une même confession. Donc, un lieu de foi, de culture et de spiritualité.

Le Premier Ministre a su éviter tous les écueils qui polluent ou parasitent en quelque sorte la relation de nos concitoyens à l’islam dans ce pays ; il a prononcé cette phrase qui résume bien son propos : l’inscription sereine de l’islam dans le paysage national…

D’apparence anodine, cette phrase sonne comme un rappel qui se veut amical et confiant : nous appelons de nos vœux l’émergence d’un islam de France et non d’un islam en France. Nos concitoyens de culture musulmane font partie intégrante de la communauté nationale et leur adhésion à la religion islamique en fait simplement une communauté religieuse parmi d’autres.

M. Fillon a rappelé l’édification de la grande mosquée de Paris en 1926, en hommage aux combattants qui se sacrifièrent pour la France. Il a parlé d’hommes et de femmes qui vivent en France, qui ne se contentent pas d’y habiter, mais qui s’identifient à notre pays, croient en son avenir et aident à le réaliser.

Tous ceux qui sont suivi l’émergence -Ô combien difficile !- d’organisations vraiment représentatives des musulmans dans ce pays savent que la mise sur pied de telle institutions a demandé beaucoup de temps. L’islam, le Premier Ministre l’a rappelé avec force, promeut les mêmes valeurs spirituelles que les autres croyances : le respect, la tolérance, la fraternité, la compréhension et la connaissance de l’autre.

J’ai bien aimé cette phrase qui a dû toucher le cœur des auditeurs : Sur les chemins de la paix et de dignité humaines, je respecte la quête spirituelle qu’inspire la foi. C’est vrai, une religion bien pratiquée nous mène une spiritualité qui est universelle par essence. Lorsque Théodor Monnot rencontra , lors d’une halte dans le désert, un marabout, celui-ci lui pose des questions sur sa foi chrétienne. Le grand savant lui répondit avec intelligence : quand on monte, on finit par se rejoindre…

Dans la seconde partie de son allocution, le Premier Ministre a rappelé les règles de la République ; séparation des églises et de l’Etat, laïcité appliquée avec discernement mais qui demeure la pierre angulaire de l’édifice républicain. La laïcité n’est pas une machine de guerre dirigée contre les religions. Au contraire, elle garantit la liberté de culte pour tous.

Des événements internationaux récents ont indéniablement mis un certain islam en accusation (en fait, l’islamisme), mais il serait injuste de procéder à un amalgame enveloppant toute une communauté religieuse dans un même soupçon. Cela posé, il convient de combattre l’intégrisme et de barrer la route à ceux qui entendent introduire dans ce pays des pratiques d’un autre âge. Le Premier Ministre a courageusement dit sa pensée : le voile intégral sera interdit, il le sera clairement mais sans agressivité ni précipitation. L’intégrisme, a-t-il dit, est aussi une maladie qui frappe l’islam.

Par sa position, sa culture et son histoire, la France peut devenir un pôle d’intégration et d’apaisement des tensions. En aidant l’ islam à devenir une confession comme les autres, on favorisera le dialogue des cultures et des religions. C’est bien mieux que cette expression un peu étrange de droit à l’indifférence.

En fait, l’islam est parfaitement fondé à éloigner de lui le insupportable fardeau du soupçon.

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