MAIS JUSQU’OU IRA L’AFFAIRE BETTENCOURT ?
Cette affaire me fait penser à une pelote invisible : à une extérmité, des gens tirent un fil pensant qu’ilk ne pas très loin, et voici que chaque jour que Dieu fait apporte son lot de révélations. Nos bons journalistes tiennent le feuilleton de l’été. Il faut bien savoir que chaque année, nos plus belles plumes ont une préoccupation majeure : comment remplir les colonnes des journaux durant l’été, et singulièrement, le mois d’août ?
Que le chômage aille croissant, que la rentrée de septembre promette d’être désastreuse au plan socio-économique, que l’Afrique végète, que l’immigration et l’insécurité augmentent, tout cela se vend mal et n’a pas le parfum de scandale que l’on aime tant humer dans l’Hexagone et ailleurs.
Cette affaire comporte au moins (pour le moment, car chaque jour, cela change) trois volets : familial, fiscal et politique. Mais on peut se demander pour quelles raisons, on ne nous dit pas tout d’un seul coup, sans que l’on puisse saisir l’ensemble de l’architecture du puzzle. Les journalistes répondent qu’ils dépendent de leurs sources dont les langues se délient progressivement et qu’ils prennent le temps de recouper leurs informations. Voire…
Il semble évident qu’à partir de cette affaire, on vise surtout la crise de régime et la mise en cause du personnel politique. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’une telle entreprise, de la taille de l’Oréal, a nécessairement des ramifications politiques pour la seule bonne raison qu’une telle construction a des répercussions sur la vie économique d’un pays.
N’oublions pas aussi que André Bettencourt fut député, ministre et sénateur. Il a, certes, beaucoup aidé son camp, la droite, mais n’oublions pas qu’il fut aussi très proche de François Mitterrand et qu’à ce titre, la gauche n’est pas toujours revenue bredouille de chez lui.
Ce qui frappe aussi, c’est que la presse, par ses révélations décousues entrave la manifestation de la vérité qui devrait être entre les mains exclusives de la justice. C’est au procureur et au juge de faire jaillir la vérité, en évitant de lancer des accusations infondées et, pire encore, d’émettre des soupçons.
La France est un état de droit. La justice et la presse y sont libres. On en a des preuves sous les yeux chaque jour.
Mais je pense que d’ici le mois d’août, l’affaire n’intéressera plus personne.