Malaise social et violences urbaines
Au fond, toutes les sociétés européennes contemporaines sont traversées par des secousses plus ou moins violentes selon qu’elles ont su ou pu prévoir ces explosions. La France paie des décennies de laisser-aller qui ne fut pas nécessairement coupable, mais répond à un trait de caractère typiquement français.
Prenons l’exemple allemand : il y eut des troubles graves, voire une violente manifestation xénophobe de la part des jeunes de l’ancienne Allemagne de l’est, que les gouvernements locaux ont su maîtriser. Outre Rhin, on a aussi connu des contestations de nature identitaires, notamment avec la forte communauté turque qui s’intègre aujourd’hui bien mieux qu’hier. Les mosquées là-bas n’ont pas soulevé les mêmes problèmes que de ce côté ci de la frontière.
Il faut dire que les Allemands ont toujours été plus strictes. Peut-on changer le caractère des peuples ? Non, on ne le peut pas.
Ce qu’il faut absolument, c’est briser le nexus entre le malaise social et les violences urbaines : en fait, certaines catégories de la population, les couches les moins favorisées, sont insatisfaites des conditions de vie qui leur sont faites Et ce mal être, ce malaise, se manifeste par rejet brutal de l’ordre existant qui ne fait pas de place, une place enviable, à tous.
A qui la faute ? Je m’empresse de répondre : à personne !
Vous avez des populations qui ont quitté leur pays pour migrer vers des cieux plus cléments ; leurs traditions ne leur ont pas enseigné à poser des bombes, à tuer et à détruire, mais au contraire à travailler dur, à respecter le pays d’accueil et à s’intégrer.
Je me souviens des enfants d’une gardienne d’immeuble portugaise dont le mari était maçon. Tous deux sont mots aujourd’hui mais quand ils sont revenus dans leur pays, leurs enfants faisaient respectivement des études de médecine et de droit… Voilà ce qu’il faut : des gens qui se battent avec eux-mêmes et non pas contre la société. Des gens qui se consacrent à un idéal de promotion sociale et d’amour de la vie.