L’Europe, l’Afrique et la mondialisation…
Vaste programme ! Est si l’accélération de l’évolution, l’annihilation des distances et l’extrême rapidité des échanges sonnaient le glas de l’hégémonie de l’Europe sur le monde ? La question se pose de manière sérieuse. Dans les années soixante, au temps de la décolonisation, l’indépendance africaine ne fut que de façade : les anciennes puissances coloniales continuaient de faire la pluie et le beau temps dans leurs précédentes possessions, tirant les ficelles en coulisses et entretenant de véritables bases militaires sur place, ce qui limitait d’autant la souveraineté nouvellement acquise des jeunes pays indépendants.
Depuis moins d’une décennie, le paysage s’est entièrement transformé. Des pays émergents mais étendus comme la Chine et le Brésil (mais aussi l’Inde) s’implantent dans le continent et menacent sérieusement le monopole de la France surtout, mais aussi de la Belgique.
Quelqu’un a dit (pas moi car je n’en mange pas !) que celui qui ouvre l’huître n’est pas nécessairement celui qui va la manger… En d’autres termes, l’Europe coloniale du XIXe siècle et du début du XXe a mis l’Afrique sur les rails, en a socialisé les habitants, leur a ouvert les voies de la culture moderne et de la civilisation, et voilà que ces mêmes pays négocient des contrats avec les USA, la Russie, la Chine et le Brésil…
C’est, à n’en pas douter, l’un des effets pervers de la mondialisation : l’Afrique a désormais le choix, elle n’en est plus réduite à un douloureux tête à tête avec l’ancienne puissance coloniale où elle se voyait imposer certaines choses.
Alors, que la mondialisation soit pour ce continent africain une chance qu’il veuille bien saisir. Qu’il en profite pour nourrir e soigner ses habitants. Et surtout pour les retenir sur place, leur donner leur part du gâteau au lieu de les laisser risquer leur vie sur des embarcations de fortune, frappant désespérément aux portes d’une Europe en crise et repliée sur elle-même. Certes, l’Euro se redresse et nos banques ont désormais les reins solides même si elles prêtent toujours aussi peu aux particuliers que nous sommes. Mais tout de même… L’Europe va traverser une assez longue période de convalescence économique et sociale.
En conclusion, l’Europe n’a pas perdu et ne perdra jamais son avance sur tous ces pays, qu’ils soient émergents ou simplement pleinement indépendants, en revanche, elle a réellement perdu son monopole, un monopole que lui disputent victorieusement ces pays que sont la Chine, la Russie, le Brésil et l’Inde. Même la démographie ne nous est plus favorable. Mais l’Europe reste tout de même la boussole du monde libre en étant le premier continent à avoir fait du droit (et donc de l’Etat de droit) l’idéal à atteindre.
Voici un enseignement dont les pays africains devraient apprendre à s’inspirer.