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Les enseignements de l’affaire Bettencourt : temps judiciaire et temps médiatique…

Les enseignements de l’affaire Bettencourt : temps judiciaire et temps médiatique…

Avant de sacrifier moi aussi à la grande transhumance estivale, j’ai choisi de faire encore un papier sur cette affaire qui n’en finit pas, véritable feuilleton à rebondissements de l’été, l’affaire de Madame Liliane Bettencourt. Je dois d’abord dire combien je suis choqué lorsque la radio ou la télévision parle de cette dame en disant «la milliardaire», «l’héritière de la fortune de l’Oréal» et aux gentillesses de la même eau… Cela dénrote, au niveau de tout un pays, une sorte de jalousie sociale, une envie qui n’honore pas ceux qui l’éprouvent. Mais que faire ? Les Français resteront toujours français ! Il suffit de jeter un coup d’œil sur ce que paie cette dame en impôts et combien de salariés dépendent en France de son groupe, mais aussi dans le monde. On feint d’ignorer que d’un clic cette dame pourrait délocaliser et alors, adieu veau, vache, cochon etc…

L’enseignement à tirer de toute cette affaire touche à la différence essentielle entre les journalistes qui nous rassasient de petits morceaux de nouvelles (souvent tronquées, parcellaires et invérifiées) et la justice qui prend son temps, peaufine ses enquêtes, garantit les droits de la défense et ne recherche pas les nouvelles sensationnelles sauf lorsque certains s’ingénient à envoyer à la presse des informations qui ne devraient pas quitter la sphère de la justice.

Un exemple de ce matin : on apprend que l’ancienne comptable avait demandé une dotation d’un ou plusieurs appartements. On jette en pâture à l’opinion des éléments disparates, sans lien entre eux. Et que retient la vox populi ? Ce qu’elle veut bien retenir. On avait déjà signalé que la même personne avait obtenu des dédommagements des deux côtés… Cela paraissait choquant, mais on apprend aussi qu’on lui avait donné des assurances, fait des promesses.

Donc, comment disait Boris Vian, c’est l’écume des jours… Mais, en tout état de cause, lorsque le soufflet sera retombé, il faudra bien engager une large réflexion sur le rôle d’un certain journalisme dans la société contemporaine.

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