droit de grève ou droit de blocage ?
Quand on écoute ce qui se dit ou ce qui se prépare en France ce matin même, on s’interroge légitimement sur l’étendue du droit de grève. En principe, la Constitution du pays reconnaît à chacun le droit de cesser le travail en s’abstenant de venir travailler, en restant chez lui ou en en allant manifester ce jour là. En France, ce droit constitutionnel a connu une extension qui est hors du commun : le droit de grève donne à la frange la plus dure des syndicats la possibilité de bloquer et d’asphyxier le pays, le droit aussi d’interdire l’accès au lieu de travail à des non grévistes : l’une de nos filles a dû maintes fois rebrousser chemin car des lycéens interdisaient l’accès au lycée Claude Bernard… On se frotte les yeux pour comprendre, sans y parvenir.
Mais enfin, le gouvernement se réveille et contrairement à ce qui se faisait précédemment, il a utilisé la force publique pour débloquer les dépôts de carburant et a même délogé certains piquets de grève qui interdisaient l’accès aux raffineries. De même, les préfets ont signé des ordres de réquisitions. Et, rappelons le, les jours de grève ne sont plus payées.
Quand on entend certains grévistes exposer leur conception de la grève, on croit rêver. Mais là enfin, il y a un coup d’arrêt : François Fillon est de retour ! Il a dit clairement et calmement que le gouvernement ne laisserait pas faire, qu’il agirait pour maintenir une marche normale du pays..
De quel droit les routiers bloquent-ils la circulation ? Le droit de se déplacer est garanti par la Constitution ? De quoi droit les dockers bloquent ils le port de Marseille causant des pertes énormes à l’économie et profitant indirectement à d’autres ports ? De quel droit les éboueurs condamnent ils, toujours Marseille ! à être depuis plusieurs jours un immense dépôt de détritus ?
Il faut ajouter la remarque suivante : ce que le gouvernement fait n’est pas vraiment une réforme des retraites, c’est un simple réajustement, une remise à niveau qui ne tiendra que quelque temps. Que se se passerait-il s’il avait, comme on dit, pris le taureau par les cornes ? Les syndicats auraient mis le pays ç feu et à sang.
Ne nous cachons pas la gravité de la situation : il faudra revenir sur cette question des retraites plus tôt que prévu et aller bien plus loin. Et il faudra certainement en venir au système de capitalisation qui seront nettement moins avantageux que le système de répartition. Et là…