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L’ÉCHEC DE LA POLITIQUE D’INTÉGRATION EN ALLEMAGNE

L’ÉCHEC DE LA POLITIQUE D’INTÉGRATION EN ALLEMAGNE   SELON LA CHANCELIERE ANGELA MERKEL

 

Jusqu'à la dernière minute, j’ai bien cru faire l’article de ce matin sur l’essoufflement des manifestations en France. Quand j’ai entendu les quelques phrases en allemand de Madame Merkel signant l’acte de décès de la politique d’intégration des Turcs et des musulmans en Allemagne, j‘étais abasourdi.

Il y a tout juste quelques semaines paraissait en Allemagne le brûlot de Th Sarazin qui disait tout haut ce que des millions d’Allemands (plus de 30%) pensaient sans oser l’exprimer publiquement mais qu’ils confiaient volontiers aux instituts de sondage : ils considèrent à tort ou à raison que les immigrés de cette origine sont un boulet pour l’Allemagne… C’est sûrement excessif mais on aurait tort de négliger un tel résultat puisque même Th Sarazin est membre de la SPD, donc social-démocrate et qu’il a choisi pour titre de son ouvrage, Deutschland schafft sich ab..

Madame Merkel parlait devant les jeunes de son parti et a dit que l’espoir de voir naître en Allemagne une société multiculturelle s’était évanoui à tout jamais et que l’intégration des étrangers, principalement musulmans, avait échoué (gescheitert). Est-ce une simple riposte pour enrayer la chute libre dans les sondages ? Sont-ce les anciens démons de l’Allemagne qui se sont réveillés ? J’avoue hésiter sur la voie à suivre. Mais certaines choses sont évidentes : quand on veut vivre avec des gens, quand on vient chez eux, on est tenu de se rapprocher d’eux dans une certaine mesure. Or, les Allemands reprochent aux Turcs chez eux de toujours recevoir, de toujours revendiquer mais de ne jamais rien donner, ne jamais s’ouvrir et de continuer à regarder vers leur Turquie d’origine alors qu’une partie d’entre eux est née sur le sol allemand. Les immigrés, soyons justes, sont mus par des considérations exclusivement économiques, ce n’est pas le german way of life qui les attire, ils veulent simplement s’assurer d’un minimum de prospérité..

En effet, quand on change de pays, on ne doit pas se contenter d’y habiter, il faut aussi y VIVRE, s’identifier en quelque sorte à son histoire, faire partie de sa nation. Cette demande, selon la chancelière, n’a pas été satisfaite. Et ce n’est sûrement pas le discours du premier ministre turc M. Erdogan qui l’y aidera…

La grande question qui se presse à nos lèvres est la suivante : comment vont ragir les millions de Turcs et de musulmans sur place ? Vont-ils se sentir marginalisés, stigmatisés ? Vont-ils être plus réceptifs qu’ils ne le sont déjà au discours des radicaux et à la crispation, au repli identitaire ?

Je ne sais. Ce que je constate, c’est que l’Allemagne rejoint la majorité des pays d’Europe qui adoptent des attitudes de défiance à l’égard d’une certaine immigration. Il faut faire preuve de prudence, de modération et d’audace, mais en aucun cas de la politique de l’autruche.

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