La France à sec : vers une pénurie de carburant
C’est effectivement ce qui risquait de se produire, si le gouvernement n’avait pas pris la courageuse décision de débloquer les dépôts de carburant par les forces de l’ordre. On n’avait encore jamais vu cela depuis mai 68. Et on pense que les historiens évoqueront aussi octobre 2010 comme ils parlent désormais de mai 68.
Est-il normal que des syndicats minoritaires bloquent à l’envi ce qu’ils veulent, à la seule fin de satisfaire leur désir d’en découdre avec un ordre social qu’ils rejettent ? Ce matin, on a détaillé ce que le gouvernement britannique de David Cameron envisageait de faire pour maintenir la tête du pays hors de l’eau. En France, je crois que le dixième de ces mesures ferait couler des fleuves de sang dans les rues : Dieu nous en préserve !
Il faut aussi revenir sur la définition (je dis bien la définition et non le droit) de faire grève : qu’est-ce à dire ? Où a t on vu que cela permet aux grévistes de bloquer des sources d’énergie, destinées, par cette pénurie, à paralyser la vie du pays ? On ne compte plus les millions de journées de travail perdues, les bouleversements, les reports, la mauvaise image du pays, partout dans le monde…… Même les pays de l’Europe du sud se moquent de la France et des Français.
Je ne suis pas loin de penser que les syndicats sont tombés à pieds joints dans le piège que le gouvernement leur avait savamment tendu : c’est facile de faire descendre les gens dans la rue, surtout dans un pays comme la France où subsiste depuis toujours un zeste d’insatisfaction et de jalousie sociales, c’est autrement plus difficile de les faire rentrer chez eux, sans rien dans leur musette. Les syndicats sont condamnés à une fuite en avant, dépassés par les extrémistes qui n’ont rien à perdre, les lycéens sont trop jeunes pour se prémunir contre les casseurs.. Résultat : les Français, la majorité silencieuse, se retournent contre les fauteurs de troubles en voyant les voitures en feu, le désordre et l’anarchie : il y eut hier à Lyon, place Belcourt, de véritables batailles de rues avec vandalisme et pillage de magasins : tiens, est ce que cela a quelque chose à voir avec les retraites ?
Une seule difficulté pour le gouvernement : expédier au plus vite la discussion de la loi au Sénat. Il ne faut pas que cela dure. L’immense majorité de ce pays est respectueuse de la loi. Une fois qu’elle est votée. Rideau. Dura lex, sed lex.