Les syndicats et les grèves : un échec pathétique et cuisant
Les centrales syndicales auraient dû le savoir et en tenir compte : le gouvernement était le dos au mur et ne pouvait guère reculer sans se déjuger de manière ultime. Certains commentateurs sont même allés jusqu’à dire que l’enjeu n’était autre que le… premier tour de l’élection présidentiel de 2012 ! C’est bien possible, mais je n’en sais rien.
Ce que nous voyons, en revanche, c’est que la sagesse, la pondération et le bon sens ont déserté le camp syndical. Certes, les salariés étaient, comme on dit, remontés contre la réforme des retraites, une réforme, hélas, plus que nécessaire pour sauver, durant un peu de temps encore, le système par répartition. Car, ne nous leurrons point : il faudra y revenir et prendre des mesures encore plus draconiennes, voire passer purement et simplement au système de capitalisation. Et là, on se souviendra avec nostalgie de ce qu’était la doulce France…
Mis à part les mères de plus de trois enfants et les salariés affectés par une pénibilité aisément reconnue, le gouvernement a bien fait d’imposer son projet. Il a aménagé la loi pour les deux catégories mentionnées ci-dessus : mais il a eu raison d’éviter le retour subreptice des régimes spéciaux honnis et responsables de la situation actuelle : savez vous que certains partent à la retraite (avec un taux plein) à 52 ans !!?
Il fallait réagir et le gouvernement l’a fait. Au lieu de discuter sérieusement et d’élargir les négociations, la CGT, qui semble renouer avec le jusqu’au-boutisme des Georges Séguy et Henri Krasucki, a voulu foncer droit dans le mur, pensant pouvoir, de cette manière, bloquer la dynamique du gouvernement de Nicolas Sarkozy et préparer l’alternance. Le problème est que la CGT a trouvé à qui parler. Elle aurait dû le savoir bien avant…
Et aujourd’hui, c’est, au choix, la débandade, ou la désunion syndicale. Les spécialistes du jeu d’échecs vous diront qu’il faut toujours jouer trois coups d’avance, se demander ce qui va bien pouvoir se passer après. La CGT en est à sa huitième journée d’action et songe à en préparer une neuvième.
Pour le dire en anglais : blind leading the blind