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QUE PENSER DU FILM DE GUILLAUME CANET, DES PETITS MOUCHOIRS ? PAS VRAIMENT DU BIEN..

QUE PENSER DU FILM DE GUILLAUME CANET, DES PETITS MOUCHOIRS ? PAS VRAIMENT DU BIEN..

Hier soir, vendredi, la pluie s’est arrêtée de tomber sur Pont l’Evêque et une petite foule compacte se masse près du petit cinéma tout rénové. Ce cinéma doté d’une salle digne des années cinquante, ressemble à présent à une salle de petite ville de province. On se prépare à voir le film de Guillaume Canet, Les petits mouchoirs.
Du début à la fin, et ce fut long, plus de deux heures trente, j’ai rongé mon frein : il faut dire que le battage médiatique qui a fait ses preuves (plus de deux millions d’entrées) nous a induits en erreur car ce film n’en est pas un, c’est un collage de plusieurs sketchs plus ou moins réussis à grand renfort de produits dus à des sponsors : je sais bien qu’on est pas loin de Bordeaux, mais tout de même faire autant la promotion du vin rouge, c’est indécent. Ces messieurs en boivent même au petit-déjeuner, devant leurs enfants. Quant à Marion Cotillard qui doit hélas encore faire ses preuves, elle a carrément une bouteille de Bordeaux sur sa table de nuit, comme d’autres ont un livre de chevet..
Au lieu de parler de mouchoirs, il eût fallu nommer ce film les paumés car il s’agit d’un groupe d’amis qui partent en vacances ensemble  avec tous les malentendus et les quiproquos qui jaillissent généralement lorsque des gens qui croient bien se connaître vivent ensemble quelques jours alors qu’ils n’ont rien en commun, ou pire encore, laissent apparaître des attirances un peu contre nature.. Car figurez vous que ce film prétend aussi avoir une valeur éducative puisque un père donne à ses tout jeunes enfants une définition de l’homosexualité. Ce qui est parfaitement son droit puisque l’homosexualité n’est pas interdite, seule la pédophilie l’est..
Croyez moi, ce fut presque un supplice de rester assis pendant plus de deux heurs à subir ces platitudes et ces enfantillages de grands adolescents obsédés par les femmes (et particulièrement celle du voisin) par les cigarettes et l’alcool. On se demande vraiment dans quel pays on vit lorsque l’on sait que plus de deux millions de spectateurs l’ont vu. Et certains s’apprêtent même à le revoir…
Le film se divise en réalité en deux parties : la première, la plus longue et la plus assommante, exhibe des couples où rien ne marche, où tout le monde se ment, souffre d’une stress incroyable, a des sautes d’humeur, subit des déconvenues sentimentales et des déceptions amoureuses… Tout ce petit monde cohabite vaille que vaille et le film s’essouffle jusqu’au moment où l’on apprend que l’ami accidenté du début du film vient de décéder. Là se produit un choc qui remet en question la situation factice de chacun… C’est là que le film rebondit mais pour peu de temps et encore, c’est, si je peux dire, à la faveur d’un enterrement ! Les deux amis fâchés à cause de leur homosexualité latente tombent dans les bras l’un de l’autre, tout le monde pleure et s’embrasse par dessus le cercueil. Cette débauche de sentiments faciles ne sauve pas le film.
Alors, comment expliquer cet engouement populaire ? Probablement par cette bande de copains dans lesquels le Français moyen se reconnaît.. Et il y a aussi la perte des valeurs, surtout familiales et amoureuses (les hommes et les femmes considérant les relations sexuelles comme de simples formalités n’engageant à rien) ; bref, une sorte de photographie assez simpliste de la réalité sociale contemporaine. Et les enfants dans tout cela ? C’est assez triste car ils assistent à la sidérante vacuité de leurs parents. Comment alors se construire ? L’absence totale  de valeurs n’est pas une valeur.
Ce qui m’a le plus déplu, c’est le rôle joué par la presse, notamment télévisuelle : un présentateur du journal télévisé, généralement mieux inspiré, en a dit le plus grand bien, ce qui a contribué à fausser la donne.
Tout de même : une ou deux grandes marques de voitures, des grands crus de Bordeaux, des cigarettes, des bateaux, des vêtements, etc.. Mais où est le film ? Ah, j’oubliais : les larmes…
Vous n’êtes pas obligés d’aller voir ce film. Canet nous avait habitués à bien mieux. Espérons qu’il reviendra un jour à son précédent niveau.

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