IL Y A SOIXANTE-CINQ ANS, LE PROCÈS DE NUREMBERG
A Nuremberg se tient dès à présent une exposition qui exhibe le lieu, le décor ayant vécu le déroulement du procès des grands criminels nazis dont l’action éminemment destructrice a causé la ruine de l’Europe et l’extermination presque totale de sa population juive. Les plus grands coupables avaient hélas échappé à la justice en se suicidant : notamment Hitler et Goebbels. Et par la suite, Hermann Goering lui-même dans sa cellule où un soldat américain, gardien de prison, a, contre l’attitude fort compréhensive d’une belle jeune femme allemande, laissé passer un paquet destiné à ce criminel. Le paquet contenait du poison que Goering a ingéré pour échapper à une humiliante exécution par pendaison.
Dès le 15 septembre 1935, les Nazis avaient adopté dans cette même ville de Nuremberg, en Allemagne méridionale, les terribles lois raciales qui préparaient en fait la solution finale de Wannsee en 1942. Il était donc normal que les Nazis vaincus fussent ramenés sur le lieu de leur puissance passée afin de payer leurs crimes contre l’humanité.
Le procès de Nuremberg a aussi jeté les fondements d’une justice pénale internationale, même si certains esprits chagrins ont dit que ce fut la justice des vainqueurs et que les vaincus n’ont pas d’histoire..
Léo Baeck, le dernier grand rabbin d’Allemagne, qui survécut heureusement à la Shoah, a été le témoin de toutes ces horreurs commises par les Nazis à l’encontre du peuple juif et du reste de l’humanité. Lors d’un voyage aux USA, cet homme, symbole de la résistance spirituelle au camp de Terezin (Theresienstadt), eut le privilège de prendre la parole devant la chambre des Représentants qu’il a bénie.. Il fut applaudi debout par un Congrès enthousiaste.
Force est restée au droit. Mais à quel prix ! Aujourd’hui, c’est une Allemagne réunifiée et régénérée qui montre l’exemple à l’Europe enfin en paix avec elle-même/