Le dogme religieux et le savoir scientifique : le pape et le préservatif
Est-ce le prélude à un vrai changement d’attitude de la part des autorités ecclésiastiques ou un simple ballon d’essai destiné à désarmer certaines critiques, à un moment où les nuages s’accumulent dans le ciel médiatique de l’église ?
L’Observatore Romano a diffusé le résumé d’un livre d’entretiens entre le pape et un journaliste allemand où Benoît XVI affirme, pour la première fois, que le recours au préservatif est envisageable dans certaines conditions où la sexualité doit retrouver des allures plus humaines. Si nous avons bien compris ; il faisait allusion, nous dit-on, aux hommes qui se prostituent et qui, de ce fait, contribueraient à la propagation de la maladie s’ils ne se protégeaient pas.. C’est déjà ça mais on nous notera que le Saint Père ne parle pas des femmes ni du recours au préservatif pour satisfaire aux désirs d’une société permissive.
Est-ce étonnant ? Pas vraiment. Tous les papes, même ceux qui n’étaient pas aussi conservateurs que le pape actuel, se sont révélés des gardiens du dogme. C’est normal. Mais là où l’on peut avoir des réserves, c’est quand on voit qu’au fond, le discours religieux, dogmatique, ne peut pas tenir face aux résultats des analyses scientifiques.
On veut bien admettre que la science ne peut pas tenir lieu de morale mais aucune éthique ne pourrait subsister si elle lui tourne le dos. Pour la bonne raison qu’il existe des lois naturelles que nul ne peut prétendre ignorer. Affaire à suivre.