La crise prolitique profone du monde arabe
Vu sur I-Télé dans la nouvelle émission de Guillaume Durand et de Mickaël Darmon, Madame Michèle Alliot-Marie qui parlait des démarches politiques de la France face aux crises qui secouent la Côte d’Ivoire, mais aussi, et principalement, le monde arabe, gagné par la contagion de la contestation tunisienne.
Comment s’explique la situation actuelle ? Selon les intervenants par le fait que la marmite a été hermétiquement scellée pendant des décennies, et que l’évolution du monde extérieur a fini par porter ses fruits et réintégrer tous ces régimes arabes totalitaires dans le concert des nations démocratiques et des opinions publiques civilisées.
Prenons ces trois exemples : Tunisie, Egypte et Yémen. Les gouvernants n’ont pas changé depuis respectivement 23 ans, 30 ans et un peu plus au Yémen. Le problème, c’est que ces régimes ont mis à profit des situations délicates passagères pour suspendre les libertés publiques, favoriser la corruption et bâillonner ainsi les aspirations légitimes de leurs peuples.
Pendant des décennies, le monde arabe a argué d’une altérité incompréhensible pour maintenir en place des régimes rétrogrades/ Et lorsque l’Occident leur faisait discrètement comprendre qu’il fallait s’ouvrir et évoluer, ces régimes répondaient qu’ils étaient le seul et dernier rempart contre l’islamisme. Ce qui revenait à dire : c’est nous ou le chaos…
Ce que ces autocrates n’avaient pas prévu, c’était la pression de leurs jeunesses respectives et sa désespérance : une jeunesse diplômée mais qui ne trouvait pas de travail, un pays riche (comme l’Algérie) mais des habitants pauvres, contraints de s’exiler vers l’Europe, au risque de leur vie. Et en face d’eux, une classes de possédants arc-boutés sur les privilèges et leurs rentes de situation. Les soubresauts que nous vivons étaient donc inévitables. La question qui se pose aujourd’hui ; la transition vers les régimes démocratiques normaux se fera-t-il sans heurts, sans effusion de sang ? C’est ce que nous souhaitons du fond du cœur.
J’ajoute que cette nouvelle culture politique pourra provoquer une retombée, une influence bénéfique sur la conception même de la culture et de la spiritualité islamiques…