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Le président Moubarak ne partira pas

Le président Moubarak ne partira pas

J’ai attentivement écouté hier soir sur Al-Djazira l’interview du vice-président égyptien Omar Souleymane. L’homme est calme, posé et fait très bonne impression. Pas d’envolée enflammée, pas de diatribes haineuses contre des opposants politiques, un excellent arabe qui vire vers la langue dialectale populaire afin de toucher les masses et se présenter comme une autorité très proche d’elles et sensibles à leurs demande. Mais aussi, et surtout, un hommage soutenu et remarqué à la jeunesse, à ses idéaux et à son amour de l’Egypte, donc à son patriotisme.

Le Vice-Président a évoqué une bonne dizaine de fois le nom de son président, on a bien l’impression qu’il n’y aura ps dans l’immédiat de révolution de palais : tous ces hommes qui sont aux commandes portent le même uniforme et sont issus du même moule, l’armée égyptienne. Certes, celle-ci donne l’impression de ne pas savoir vraiment ce qu’elle veut, d’hésiter… En vérité, il n’en est rien car nous sommes en Orient où les Cartésiens ne sont pas légion. On peut le déduire des déclarations courroucées du président Moubarak qui reproche aux USA et à leur président Obama une méconnaissance totale des réalités en Egypte. En effet, M. Obama croit naïvement qu’il a affaire à un pays comme le sien où la mentalité est la même qu’en Europe et où, comme le disent les Evangiles le oui est un oui et le non un non…

M. Omar Souleymane a ensuite souligne qu’il ne restait plus que 200 pour organiser des élections présidentielles et législatives et pour opérer des réformes constitutionnelles. C’est peu. Il est entré dans les détails, parlant de la suppression ou de la modification de certains articles qui empêchaient certaines candidatures. Mais il a aussi, et surtout,  affirmé que ni lui, ni le président ni le fils de ce dernier ne se présenteront à l’élection présidentielle. Il a, aussi, en conclusion, demandé aux manifestants de rentrer chez eux et de prouver par leur conduite calme et disciplinée, leur amour de l’Egypte et leur patriotisme.

Cet homme n’a pas la réputation de parler pour ne rien dire. Son dernier appel laisse prévoir que l’armée va, dans les toutes prochaines heures, siffler la fin de la partie. Surtout depuis qu’on a vu les pro Moubarak s’organiser et attaquer leurs adversaires sur la Place de la Libération, sous les yeux d’une troupe qui reste l’arme au pied.

En fait, et en dépit des apparences, l’armée ait bloc autour des dirigeants, car, contrairement à la Tunisie où la troupe était à la marge, en Egypte, le pouvoir c’est l’armée et inversement.

Reste une inconnue, la diplomatie américaine. Les USA ont abattu leurs cartes trop rapidement et sont allés trop vite en besogne. Pourquoi ? Parce qu’ils ont une appréhension quasi obsessionnelle, l’émergence d’un Iran bis qui s’implanterait au cœur même du monde musulman. CE serait la catastrophe : l’Iran, d’un côté, le Liban et le Herzbollah de l’autre, et au centre, l’Egypte avec ses 80.000 000 d’habitants.

On comprend que M. Obama n’en dorme pas la nuit. Mais dans toute cette affaire, où est et que fait l’Europe ?

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