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L’Egypte, le Président Obama et les Frères Musulmans

L’Egypte, le Président Obama et les Frères Musulmans

 

Les atermoiements du Président Obama vont-ils faire de l’Egypte de l’après-Moubarak un nouvel Irak où les factions s’entredéchireront sans discontinuer, même des années après l’arrivée d’un nouveau régime ? C’est la question que l’on se pose urbi et orbi depuis que le Pr Obama change d’opinion et de politique à l’égard de l’Egypte chaque jour que D- fait…

Comme on l’écrivait ici même, le Pr US est tétanisé par le modèle iranien dont son pays n’a pas manqué d’être surpris. Et il faut dire qu’en ce temps là, les USA étaient dirigés par un autre président démocrate que son angélisme et son pacifisme avaient aveuglé. Le Pr Obama a donc peur que les mêmes causes produisent les mêmes effets. On le comprend. Mais il continue de se tromper sur toute la ligne.

Tout d’abord, il apprécie mal la nature et les visées, secrètes ou annoncées, des Frères Musulmans. Pourtant, il sait bien qu’ils sont responsables de l’assassinat du président Anouar al-Sadate qui paya de sa vie son traité de paix avec Israël Le défunt Prix Nobel de la paix a su redonner à son pays une certaine stabilité, mettre fin à une guerre ruineuse et constamment perdue contre Israël et, pour finir, a rejoint le camp occidental, prévoyant, avant tout le monde, l’effondrement du camp soviétique.

M. Obama sait très bien que le concepteur des attentats du 11 septembre faisait partie de l’association des Frères Musulmans qui envisagent ni plus ni moins l’instauration d’un Etat basé sur la Charia en Egypte. Même s’ils s’en défendent. Enfin, le Pr US change chaque jour d’opinion, tant la crise l’affole alors que l’armée égyptienne est solide, qu’elle bénéficie de la neutralité bienveillante d’Israël qui ne lui veut aucun mal et que l’immense majorité de la population est encore, pacifique.

Le pari américain est le suivant : intégrer ces mêmes Frères Musulmans au processus démocratique, les noyer dans la masse considérable des forces d’opposition et, en somme, leur enlever la pointe (comme on dit en allemand). Mais le président US se trompe. Il ne le sait pas mais le pouvoir égyptien, lui, le sait.

Enfin, on assiste à une désorganisation totale de la diplomatie US, au point que même l’envoyé spécial de ce même président, diplomate chevronné, dit au Caire le contraire de ce que son maître pense à Washington…

Dans quelques jours, il n y aura plus aucun manifestant sur le Meydan al-Tahrir. Le général Omar Souleymane et son chef, le Pr Moubarak ont des nerfs d’acier, ce sont des soldats, ils en ont vu d’autres. Ce qui n’est pas le cas de tous dans cette affaire. En outre, l’un comme l’autre vont tirer leur révérence, une fois le nouveau processus conduit à son terme…

Au fond, le printemps arabe se passe plutôt bien. Mais ce qui nous frappe, c’est que personne n’a rien vu venir. C’est à croire que la divine Providence a confié à d’humaine mains, invisibles mais redoutablement efficaces, de rebattre les cartes en toute discrétion.

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