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LES SUITES DE LA RÉVOLUTION EGYPTIENNE : DU NATIONALISME AU BELLICISISME ?

LES SUITES DE LA RÉVOLUTION EGYPTIENNE : DU NATIONALISME AU BELLICISISME ?

 

Ce matin, les radios et les télévisions se font l’écho des inquiétudes qui assaillent tous les esprits : que vont faire les militaires, détenteurs exclusifs du pouvoir ? En fait, le monde occidental est vraiment pris de court par tout ce qui arrive car il a toujours voulu, consciemment ou inconsciemment, ignoré les Arabes, leurs caractère, leur religion et leurs mœurs en général. Quand on entend certains commentateurs autorisés, même ceux venant du Quai d’Orsay, on se demande comment on peut être si mal informé de l’âme arabe, de ses réactions, de sa sensibilité et de son altérité par rapport aux valeurs occidentales. Seuls quelques universitaires de haut vol savant, mais on ne leur demande jamais leur avis. Et lorsque les catastrophes fondent sur le monde, on leur alors de les commenter. En latin cela s’appelle logificatio post festum

Un exemple dans le cas égyptien qui nous occupe et nous préoccupe depuis quelques semaines : le rôle de l’armée, son ambiguïté, le jeu trouble joué par elle etc…

On dit aujourd’hui qu’elle a pris le pouvoir, mais elle ne l’avait jamais rendu ni perdu. On peut simplement dire qu’elle agit désormais au grand jour et qu’elle apparaît en toute première ligne. Le président Moubarak n’a pas pu, à lui seul, tenir tout un pays de près de 85. 000 000 d’habitants s’il n’était pas relayé par d’innombrables infrastructures dont l’armée a toujours été l’âme. Depuis le début des années 50, aucun haut dirigeant de l’Egypte ne fut un civil, tous les chefs sont issus de l’armée de Naguib à Moubarak. S’il existe un pays où le complexe militaro-industriel est présent, c’est bien l’Egypte. Il est vrai aussi que même en Israël tant de premiers ministres ont fait une longue et brillante carrière dans Tsahal ; mais la différence, et elle est de taille, c’est qu’en Israël le régime a toujours été démocratique. Même David Ben Gourion a dû plier lorsque la majorité de Kenését lui retira sa confiance… Ce n’est pas le cas dans ce monde arabe en ébullition.

Je ne redoute nullement une action militaire aventureuse contre Israël, ni même une mesure au profit du Hamas à Gaza car la haute hiérarchie militaire égyptienne ne veut pas le développement du Hamas ni son extension vers l’extérieur. Non, ce qui me préoccupe, c’est la renaissance d’un nationalisme qui pourrait aboutir à un bellicisme lequel ramènerait quatre décennies en arrière.

L’Egypte va nous réserver bien des surprises dans les semaines à venir. Mais nous regardons avec une appréhension certaine ce qui va se passer ce samedi à Alger, ce qui risque aussi d’arriver en Syrie… Et dans ces deux pays où la situation est critique, le pire, hélas, est à craindre…

L’armée algérienne n’est pas l’armée égyptienne. Elle ne reçoit d’ordre que de ses chefs et ne dépend de personne d’extérieur pour ses équipements. Les milliards provenant du pétrole et du gaz lui assurent une autonomie considérable.

Mais après tout, peut-être existe-t-il une force, une intelligence cosmique qui favorise, sans qu’on le sache, l’émergence, la victoire de l’esprit et de la justice sur les forces maléfiques de l’oppression et de l’iniquité.

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