LES REVOLTES ARABES ET LA HANTISE DE L’AMERIQUE
Comment préserver nos intérêts au Proche Orient ? Comment faire pour que l’Egypte, pièce maîtresse du dispositif américain dans le monde arabe ne devienne pas un second Iran ? Oui, enfin, comment conjurer l’iranisation ou la mollahisation du Proche Orient et la chute des monarchies pétrolières du Golf persique ?
Tous les think tanks US expliquent par ces multiples préoccupations la peur panique qui s’est emparée de M. Obama et les pressions inouïes exercées par la Maison Blanche et le Pentagone pour faire partir l’ancien président Husni Moubarak. Ces foules immenses campant sur meydan al-Tahrir rappelaient trop aux Américains un traumatisme subi en 1979 lorsque leur ambassade à Téhéran fut prise d’assaut et son personnel gardé en otage pendant si longtemps.
Depuis ce temps là, la diplomatie US n’a cessé d’améliorer ses positions au Proche Orient, couvant particulièrement l’Egypte post Anouar al Sadate et le sacre de Moubarak/ Le grand succès remportée par le Département d’Etat consistait en la signature d’un traité de paix entre l’Etat hébreu et son vis-à-vis égyptien. Si la plus grande armée se retirait du combat (qu’elle avait de toute manière toujours remporté) la menace arabe en général perdait toute son importance.
Mais cette nouvelle donne ne réglait nullement la question iranienne qui s’avérait d’une tout autre nature. Face aux Perses, les Arabes faisaient figure d’enfants de chœurs, rendus dociles par quelques friandises et impressionnés par de gros yeux…
L’implosion du régime de Moubarak a rappelé aux USA l’année catastrophique de 1979, synonyme de la perte de l’Iran. Devait-on aussi se résoudre à la perte du pays du Nil ? Si le Chef d’Etat Major égyptien Al-Tantaoui s’est curieusement trouvé aux USA au moment même où éclataient les troubles dans son pays, ce fut un grand coup de chance pour le Pentagone et la Maison Blanche qui lui expliquèrent clairement ce qu’on attendait de lui : or, sans les aides multiples des USA, le fellah du Nil vivrait encore plus mal qu’aujourd’hui. On le voit avec la lenteur des autorités égyptiennes qui ne souhaitent pas rapatrier tous leurs nationaux d’une Libye à feu et à sang, car ce million et demi de travailleurs désœuvrés viendrait grossir les rangs d’un prolétariat déjà trop nombreux…
Chaque jour qui passait rendait fous de terreur les stratèges US : toujours, et avec raison, cette obsession de l’Iran, ce qui laisse supposer que Obama ne reculera plus dans un tel danger potentiel : après l’intoxication réussie des ordinateurs des centrales nucléaires iraniennes qui ont endommagé les centrifugeuses, après la destruction totale des sites de missiles balistiques (ce qui prive l’Iran de toute capacité de riposte en cas d’attaque), les Etats Majors US et israélien ont les coudées franches.
Enfin, les centrés de réflexion stratégique se sont demandés dans la foulée si l’Amérique n’était pas sur le déclin et si la fragilité de ses alliés n’était pas le prodrome d’une infériorité menaçante.
Pour ma part, je ne le crois car c’est la tête de l’administration qu’il faut revoir. Il semble, cependant, que M. Obama ait compris que les relations internationales étaient impitoyables avec les idéalistes, les pacifistes et les enfants de chœur… Il lui suffit de regarder du côté de Tripoli.