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Un printemps africain après le printemps arabe ?

Un printemps africain après le printemps arabe ?

 

Quand on examine les contrastes entre le nord et le sud, on se rend compte des retards accumulés et des déséquilibres qu’ils ont généré. Je fais évidemment allusion aux événements fulgurants qui se déroulent en ce moment même au cœur de l’Afrique noire, en Côte d’Ivoire, où un président battu s’est maintenu, contre vents et marées, à la tête de l’Etat, causant par là même des centaines de morts.

La malgouvernance en Afrique est devenue proverbiale, de même que la corruption et le népotisme des pays arabes sont devenues légendaires. Il n’est pas nécessaire de se pencher sur les causes qui ont mené à une telle situation : les séquelles du colonialisme, la course désordonnée vers l’industrialisation de pays souvent dépourvus d’infrastructures, la chape de plomb d’une religion tournant délibérément le dos à la culture universelle et enfin une détresse économique sans précédent. Et pourtant, à quelques exceptions près, ces pays ont des richesses considérables dans leurs sous-sols et aussi au niveau du tourisme.

Ce qui se passe depuis des mois dans les pays arabo-musulmans montre que le bien suprême, le summum bonum pour parler comme les philosophes antique n’est autre que la démocratie, elle-même inséparable d’une juste répartition des richesses. Lorsque la décolonisation eut lieu, la quasi-totalité des pays désormais affranchis de toute tutelle politique extérieure n’en demeurait pas moins soumis à une dépendance économique très lourde. Le résultat, lointain mais palpable, se constate aujourd’hui encore : partout en Afrique, les régimes autocratiques perdurent, partout l’armée, seule force organisée, prend le pouvoir ou l’exerce, soit directement soit indirectement…

Verrons nous un jour le changement poindre à l’horizon ? Je me pose sérieusement la question.

Il faudrait que l’Afrique noire emboîte le pas aux révolutions arabes. Ce serait un facteur d’équilibre d’une portée considérable. Un printemps des peuples d’Afrique dont les citoyens viendraient se former en Europe ou aux USA mais repartiraient se mettre au service de leurs concitoyens chez eux.

C’est que nous n’avons pas seulement pillé les richesses de ces pays, nous avons aussi puissamment stimulé la fuite de leurs cerveaux. C’est un déséquilibre et une hybris tout aussi graves .

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