Libye : les rebelles accusent l’OTAN
Même si les événements dramatiques de Côte d’Ivoire distraient notre attention, le foyer des troubles dans le monde arabe demeure la Libye où fait rage une véritable guerre civile Les positions n’ont pas valablement changé mais les rebelles s’essoufflent et les forces loyalistes de Khadafi risquent un de ces jours de les déborder… Comment est-ce possible ? L’inaction réelle ou imaginaire de l’OTAN semble être en cause.
Et c’est le nœud de l’affaire : les rebelles prétendent que depuis le retrait des USA de la direction de la coalition pour remettre le commandement à l’OTAN, celle-ci a considérablement ralenti ses opérations aériennes, notamment pour rompre l’encerclement de la ville de Misrata, assiégée et bombardée chaque jour depuis un bon mois et demi. C’est devenu une ville fantôme, menacée par une crise humanitaire d’importance.
A ces critiques, peut-être justifiées, l’OTAN répond qu’elle veut éviter à tout prix les dégâts collatéraux qui seraient ensuite exploitées de façon éhontée par le colonel libyen.
Mais ce qui frappe dans toute cette affaire, c’est que tant en Côte d’Ivoire qu’en Libye, les dictateurs savent assurer leurs arrières et faire flèche de tout bois alors que les démocraties les font bénéficier de tant d’égards qu’ils ne méritent guère.
Le colonel Khadafi ne partira pas paisiblement : on l’a vu récemment lorsqu’il a feint d’envoyer des émissaires en Grèce ou en Turquie pour entamer des négociations. Certes, les Occidentaux ont répondu par une fin de non recevoir absolue. Mais cela ne suffit pas : il faut faire comprendre que le point de non retour a été atteint que les avoirs et les biens des membres les plus en vue du régime ont été gelés et saisis et qu’aucun retour en arrière n’est plus possible. Et même ainsi, on n’est pas sûr d’obtenir le résultat escompté.
Et pendant ce temps, le peuple libyen souffre et des innocents meurent…