La France a raison d’être représentée à Rome lors de la béatification de Jean-Paul II
En regardant, hier , le journal télévisé de treize heures, j’ai relevé un contraste dont nos journalistes ont souvent le secret, quoique très involontairement.
Après ces magnifiques images venues de Rome, présentant une foule immense, recueillie et communiant avec un inoubliable pape, célébrant les véritables richesses et l’adhésion à l’Esprit, le présentateur a, sans transition aucune, parlé des défilés du 1er mai et donné la parole à des syndicalistes français qui en ont profité pour mentionner la liste interminable de leurs revendications …
Loin de moi l’idée de reprocher quoi que ce soit à qui que ce soit, mais quel contraste ! D’un côté, une foule innombrable, recueillie, grave et silencieuse, partageant fraternellement un moment de sainteté, dans un lieu où souffle l’esprit de D- (et vous savez tous que je ne suis pas de la même religion que le défunt souverain pontife), et de l’autre, le règne de la matière, la mise en avant des difficultés quotidiennes (pouvoir d’achat, augmentation des salaires, etc…) Jamais l’expression française le ciel et la terre , pour exprimer une différence immense, de nature et non plus de degré, n‘a été plus adéquate !
Tout ceci pour dire que la France a bien eu raison d’envoyer une délégation prestigieuse à Rome avec le Premier Ministre, François FILLON le Ministre d’Etat, chargé des affaires étrangères Alain JUPPE et le ministre de l’intérieur, chargé aussi des cultes, Claude GUEANT.
M. Henri GUAINO, conseiller spécial du chef de l’Etat, avait parfaitement de dire que ce déplacement était indispensable…
Le pape Jean-Paul II méritait un tel égard et les critiques émises contre ce déplacement officiel ont laissé passer une rare occasion de se taire.
Je me souviens de mon séjour en février 2000 à Santa Martha, au Vatican où j’ai passé trois nuits. Jean-Paul II présidait un office religieux dédié au patriarche Abraham. Après la cérémonie dans cette immense basilique Saint Pierre, j’eus l’insigne honneur d’être reçu par Jean-Paul II grâce à l’entremise de deux cardinaux français amis, Etchegaray et Poupard. J’ai pu voir la force de la volonté de ce saint homme qui est resté debout durant la durée de l’entretien, appuyé sur sa canne, les mâchoires parfois serrées, tant la douleur était par moments, trop forte.
Le lendemain, je me rendis à la chapelle privée du pape, sur l’invitation de Mgr Etchegaray, pour assister (en simple spectateur, bien sûr) au service religieux. La même impression a prévalu : un homme entièrement dévoué à sa foi, indomptable, surmontant toute autre considération. Bref un authentique homme de D-, de quelque religion que ce soit.
Une seule réserve : vu d’où je viens, je n’aime pas beaucoup les exhumations, mais si la doctrine catholique le permet, eh bien ainsi soit-il !