L’exécution d’Oussama Ben laden : la duplicité du PAkistan
Il y a fort à parier que des changements de grande envergure vont intervenir dans les relations bilatérales entre les USA et le Pakistan, tête de pont de la lutte contre al-Quaida et les talibans d’Afghanistan. A cela plusieurs raisons dont la principale est, sans surprise, l’asile volontaire ou involontaire, accordé au chef terroriste. Rendez vous compte : alors qu’on le recherchait, plus ou moins sérieusement dans les grottes et les pitons rocheux d’altitude, l’homme coulait des jours tranquilles à moins de 200km de la capitale pakistanaise, et qui plus est, dans une ville de garnison.
Le congrès US qui vote annuellement des milliards de dollars d’aide au Pakistan est furieux de voir qu’il a été berné : de tout temps, l’attitude des militaires pakistanais a été ambiguë et trouble, jamais de grande netteté, pour reprendre l’expression d’Alain Juppé. C’est que les militaire d’Islamabad ont toujours été habités par une contradiction sur laquelle repose leur sécurité intérieure : d’une part, l’obsession d’une attaque indienne et la nécessité d’avoir une profondeur stratégique en cas de conflit, ce qui porterait la guerre hors des frontières de leur territoire national, , et d’autre part. les pressions américaines exigeant de combattre le terrorisme islamiste, Or, ce sont ces mêmes talibans qu’on leur demande de combattre qui sont leurs alliés dans une éventuelle confrontation avec la puissante armée indienne…
Les USA ont cru intimider les Pakistanais en leur menaçant et en les comblant de dollars : que ferait le Pakistan sans l’aide américaine ? Se sentant menacés par l’Inde (qui leur a infligé de sanglantes corrections dans un passé récent), minés par un islam intégriste qui leur coûte chaque annee des milliers de victimes, ils sont condamnés à louvoyer entre deux impératifs contradictoires. On pourrait, certes, envisager, une entente entre les pays voisins devenus ennemis, mais voilà il y a l’affaire insoluble du Cachemire qui est pire que le conflit israélo-arabe…
En tout état de cause, les positions se durcissent des deux côtés : les USA demandent des comptes aux Pakistanais lesquels répliquent en disant qu’ils ne toléreront plus de violation de leur souveraineté nationale. En effet, les USA ne les avaient pas prévenus de leur opération militaire car ils ne leur accordent qu’une confiance très modérée…
Les affaires du monde, on le voit, sont bien compliquées. C’est ce que le démocrate à la Maison Blanche, depuis bientôt trois, réalise chaque jour que D- fait.