DSK, l’image des Fraçais et les USA
Me permettrez vous de commencer ce papier par cette citation de Lénine qui n’est pas mon maître à penser, loin de là, et qui dsait que l’information était un combat. Comprenez que pour subjuguer une opinion publique, un peuple ou une communauté, il suffisait de contrôler les circuits d’information et de présenter les choses comme on voulait qu’elles fussent comprises et reçues. C’est, hélas, exactement ce que fit le système judiciaire US pour discréditer alors même qu’il n’était pas encore jugé et que l’on ignorait tout de la consistance des charges entre les mains d’un procureur dont la suite des événements prouvera presque sûrement qu’il est allé vite en besogne.
Mais l’affaire en soi rappelle des souvenirs, pas toujours agréables. Les Américains que nous aimons et avec lesquels nous partageons tant de valeurs et de projets communs, ont quelques comptes à solder avec la France depuis au moins l’époque du général de Gaulle auquel ils reprochaient son mythe de l’indépendance nationale. Pour les jeunes, il fut souvenirs que cette politique de vassalisation prononcée des USA fut publiquement prônée par le président Eisenhower, le général auréolé de gloire, qui affirma que lorsque son pays donna des sous à un autre pays il avait eo ipso le droit de lui donner aussi des ordres et des conseils, et que le pays bénéficiaire, recevant cette aide, recevait aussi des ordres et des conseils. Jamais l’homme du 18 juin ne se serait plié à une telle contrainte.
Il y eut aussi, plus proche de nous, le violent discours de Dominique de Villepin à l’ONU contre l’intervention des USA en Irak. Même si je pense à titre personnel que la France a eu tort, je condamne la violente campagne de presse qui se déchaîna contre la France : songez que les grands restaurants rechignaient à servir de grands vins français, que les membres du Congrès voulaient débaptiser les pommes frites etc… L’image de la France et des Français fut largement écornée. Et voici que surgit l’affaire DSK qui va sûrement se dégonfler comme un soufflet au fromage d ‘Auvergne. Mais les Américains ne l’entendent pas de cette oreille.
Devrons nous leur rappeler les frasques sexuelles (homosexuelles) d’un influent membre du Congrès, contraint à la démission à la suite d’envois de mails très tendres à un jeune assistant parlementaire ? Et les coucheries avec une prostituée de luxe de Gary Hart (un homme sympathique, au demeurant) qui dut renoncer à la campagne présidentielle parce qu’il sortit au petit matin du domicile d’une prostituée de luxe ? Et le défunt président John Kennedy dont les aventures extra- ou para-conjugales sont innombrables ? Et l’ancien président Clinton dont la procédure d’impeachment occupa les plumes journalistiques durant de longs mois ?
Alors, franchement, peut-on donner des leçons de puritanisme à qui que ce soit ? Les Américains devraient reprendre leurs esprits et revenir à la raison.
Sur un tout autre plan, je viens de voir sur France 24 l’interview en français de jeunes Guinéens jouant entre eux au foot ball dans un stade du Bronx : la plupart, pas tous, jugent hautement improbable la version de la femme de chambre, une jeune Guinéenne allant jusqu’à dire que la victime supposée a voulu profiter de la situation d’un homme riche et lui extorquer le plus d’argent possible. Je m’empresse de dire que je ne reprends pas à mon compte de telles affirmations puisque nous ne savons encore rien, la justice américaine étant sur ce point entièrement imparfaite puisqu’elle ne donne la parole qu’à une de deux parties.
Dans quelques semaines, dans quelques mois, tout au plus, on ne paelra plus de cette affaire et DSK pourra reprendre une vie normale ou presque.
Mais la morale, qu’en sera-t-il de la morale ? Même s’il est innocent dans l’affaire qui nous occupe présentement, s’est-il toujours conduit correctement au plan de sa vie sexuelle ?
Je voudrais soumettre à sa sagacité que je sais grande l’adage talmudique suivant que je traduis littéralement : ce membre viril n’est qu’un petit membre dans la constitution physique de l’homme. Si vous le rassasiez il a toujours faim, mais si vous l’affamez il est rassasié (Ever katane hou ba-adam masibi’o ra’év, mar’ivo savéa’.
A méditer par Dominique Strauss-Kahn et par ceux qui lui donnent des leçons de morale..
PS : nous sommes tous nés à Agadir où nos parents se marièrent au début de l’année 1941. Ma sœur aînée m’a dit que nos parents recevaient les parents de DSK chez nous à Agadir… DSK a passé une partie de son adolescence de notre ville natale…