DOMINIQUE STRAUSS-KAHN EST INNOCENT (II)
Je viens de suivre en direct ce qui s’est passé lors de l’audience imprévue de ce jour à NY. DSK se voit restituer sa caution, plus de bracelet électronique, plus de contrainte domiciliaire. Le juge qu’on a entendu parler en anglais directement s’est montré très déférents envers le prévenu. DSK était élégant, reposé, il a même esquissé un sourire avant de monter dans sa belle Lexus noire.
Ses deux avocats, si compétents et civilisés tranchaient avantageusement face à l’autre conseil, celui de la plaignante (qui n’est plus une victime) qui s’est lancé dans une extravagante plaidoirie où abondaient les détails les plus scabreux. En entendant ce personnage s’exprimer, on se demandait alors quelles raisons pouvaient bien avoir poussé M. Cyrus Vance à reconnaître publiquement que la fameuse Guinéenne n’était plus la personne qu’elle prétendait être. Au lieu de se conduire noblement, comme les autres qui ont remercié le procureur de son travail et de son intégrité, l’avocat de la plaignante, un afro-américain connu, a choisi de charger DSK. Mais ce fut en pure perte puisque la caution est restituée à DSK, il pourra dîner dès ce soir dans le plus beau restaurant de NY avec ses amis, ses avocats et sa famille. Comme je le notais supra, le juge a fait preuve d’une grande déférence. Seule restriction temporaire : pas de passeport mais il peut se rendre où il veut aux USA. Une semaine de vacances en Californie lui fera le plus grand bien.
En contemplant l’ancien directeur général du FMI, j’ai pensé à Job et à la cruauté du destin : quatre jours avant la prise de fonctions de celle qui lui succède, DSK est pratiquement innocenté. Le procureur n’a pas voulu capituler entièrement ce jour, laissant à une prochaine audience la possibilité de le faire…
Donc Job redividus (ramené à la vie) ! Dans les quarante-deux chapitres de ce beau et poignant livre biblique, on trouve une expression hébraïque qui me fait penser à ce qui est arrivé à DSK : malté’ot ‘awel, les mâchoires de l’iniquité ! DSK y a été pris, mais une main providentielle l’en a libéré.
L’affaire DSK n’a jamais existé ; commence la vrai procès, celui d’une affabulatrice guinéenne. Mais les Américains sauront-ils se montrer indulgents eux qui furent si cruels avec DSK, promené comme une bête de cirque, les mains menottées derrière le dos ? Espérons le. Mais le mérite-t-elle ?