Le gouvernement syrien, aux abois…
Ce matin, j’ai un peu hésité avant de choisir définitivement mon sujet : devais-je poursuivre l’interminable feuilleton de l’affaire DSK qui, je l’espère de tout cœur, se clôturera par l’abandon des poursuites ? Devais-je m’attarder sur le crise de la zone Euro ? Ou revenir à la Syrie dont les forces de sécurité, déguisées en manifestants, s’en sont pris aux représentations diplomatiques de la France et des USA, accusés d’ingérence dans les affaires intérieurs du pays, suite à la visite solidaire des deux ambassadeurs à Hama ?
Des émeutiers fortement remontés contre les deux ambassades ont attaqué (le mot n’est pas trop fort) les locaux et les agents, violant ainsi les règles internationales qui font obligation à tous les pays signataires de la charte de l’ONU de veiller à l’immunité diplomatique et à l’extraterritorialité des légations étrangères sur leur sol. Une fois de plus, les Syriens n’ont tenu compte de rien. N’ont-ils pas, il y a plusieurs décennies, méprisé les lois en initiant, voire en organisant l’assassinat de l’ambassadeur français à Beyrouth, M. Delamare ? A un moment où les forces syriennes faisaient la loi dans tout le Liban, l’ambassadeur fut tué à 50 m à peine d’un barrage syrien : est-il concevable que cette exécution ait pu avoir lieu sans la complicité active, ou simplement l’assentiment, des Syriens ? Les assassins ne furent jamais retrouvés et la France dut, sous le régime socialiste de François Mitterrand prendre, des mesures de représailles contre les Syriens… Mais cela n’a pas suffi.
Certaines âmes charitables pourraient s’offusquer de la franchise de quelques uns de nos propos. Mais le monde a changé. Les réseaux sociaux ont révolutionné la donne. Cela va encore plus loin que la famesue métaphore allemande Der Flügelschlag eines Schmetterlinges in Japan… Même les populations arabes que l’on croyait endormies et anesthésiées sous cette chape de plomb de leur culture et de leurs régimes tyranniques, se sont brusquement réveillées. Et c’est justement ce qui se passe actuellement en Syrie. En organisant cette attaque contre deux légations importantes, le clan Assad a commis un acte grave, il a atteint le point de non retour car les USA, par la voie de Me Hillary Clinton, ont littéralement dit que Assad n’est pas indispensable et que son pays n’investit nullement en lui. Voici un langage fort peu diplomatique, le seul que le régime baassite de Damas puisse comprendre…
Comment ne pas avoir prévu une telle réaction ? Il y a fort à parier que Bachar va constituer un trio avec aux deux autres chefs d’Etats arabes qui ont dû on devront trouver un point de chute, Kaddafi et Ben Ali…
Nous avons des inquiétudes quant à la poursuite de ces événements hâtivement, trop hâtivement, baptisés printemps arabe. Comme l’écrivait jadis Aristote dans son Ethique à Nicomaque, repris, entre autres, par Fr Nietzsche, une hirondelle ne fait pas le printemps. Il suffit de voir ce qui se passe en Tunisie et en Egypte…