LES AUTOBUS EN ISRAËL : SÉPARATION DES HOMMES ET DES FMMES ?
Entendu ce matin en focus sur France 24 : en Isrël, les ultra orthodoxes ont demandé que sur certaines lignes, notamment celles qui desservent les quartiers les plus religieux de Jérusalem et aussi des villes comme Bené Brak et Ramot, les hommes soient séparés des femmes, auxquelles seront allouées des emplacements particuliers. Tels sont les faits. Il s’agit à présent de réfléchir aux origines, aux motivations et à la portée de telles mesures qui, à la surprise générale, n’ont pas été invalidées par le cour suprême de l’Etat juif.
La Bible hébraïque, document fondateur de la religion juive, ne prône pas vraiment une égalité absolue entre l’homme et la femme, cela se voit d’emblée dans l’accomplissement des devoirs religieux, lors de l’émission d’un vœu et la prestation d’un serment. Lorsqu’elle est encore jeune fille dans la maison de ses parents, celle-ci est sous l’autorité juridique de son père et sous celle de son mari lorsqu’elle contracte un mariage. Et au niveau de la tenue vestimentaire, on lit dans un chapitre du livre de la Genèse que Rébecca, la future épouse d’Isaac le patriarche, à la vue de son prétendant, «se saisit d’un voilette pour se couvrir» …
Dans la vie rituelle, on a toujours imposé une retenue, voire des restrictions dues à la menstruation, mais aussi parce qu’on les considérait comme un objet de désir, responsable d’un affolement condamnable chez les hommes. Objet de désir et non sujet de désir : la seule femme dont la Bible ose dire qu’elle était profondément amoureuse de son prétendant n’est autre que Mikhal, la fille cadette du roi Saül : le livre de Samuel spécifie qu’elle désirait ardemment le beau David…
Dans la liturgie, on sait par certaines passages talmudiques, que les femmes pouvaient être appelées à la lecture de la Tora à la synagogue le samedi matin mais que cette pratique fut supprimée en raison, nous dit-on, de la dignité et du respect dus à la congrégation… La formulation est assez alambiquée et peut donner lieu à maintes interprétations.
C’est le Code religieux, le Shulhan Aroukh, compilé au XVIe sicèle par Joseph Caro, le kabbaliste doublé d’un halakhiste, qui cimenta la séparation, pour ne pas dire la ségrégation hommes / femmes dans la religion juive, comme elle existe aussi dans l’islam.
Que cherchent les religieux en tentant d’imposer de telles restrictions dans des secteurs de la vie publique qui les concernent particulièrement ? Il y a plusieurs aspects. Parfois, ce sont les femmes religieuses qui vivent mal la promiscuité dans les autobus ou dans les files d’attente et qui, pour cette raison, demandent à évoluer plus librement même en étant confinées dans un espace réduit mais protégé. La plupart du temps, me semble-t-il, ce sont des hommes ultra-orthodoxes qui sont d’avis que la femme, en tant que telle, représente une tentation, une excitation de leur libido alors que leur religiosité les pousserait plutôt vers les sommets de l’unio mystica…
Jamais je ne me laisserai aller à critiquer des pratiques juives de cette espèce, surtout si elles ne sont accompagnées de miss en apllication spécialement coercitives et, du reste, les motivations de la cour suprême me paraissent plausibles. Ce que je critique, en revanche, c’est cette obsession de la femme que redoutent les religieux de toutes confessions. Mais pourquoi donc ne considèrent-ils pas la sexualité comme un spect naturel de la nature humaine, une activité parfaitement maîtrisable et souhaitable, sans donner lieu fatalement à des débordements, tels la débauche, la luxure ou l’addiction ?
Si un homme normalement constitué à une activité sexuelle normale, il n’st pas torturé par la tentation chaque fois qu’il aperçoit un jupon… Les religieux rétorquent que l’homme est faible et qu’il ne faut pas tenter le diable (c’est le cas de le dire)… Il est indéniable que certaines femmes sont plus attirantes que d’autres et que leur beauté agrémente les rues et les lieux publics de nos villes.
Mais l’homme n’est pas sur terre uniquement pour accomplir le premier commandement de la Genèse (croissez et multipliez vous), il a aussi droit à du plaisir. Surtout lorsqu’il travaille beaucoup. Et enfin, le talmud reconnaît que l’instinct sexuel est aussi inséparable de l’homme que la levure de la famine lorsqu’on en a fait de la pâte. Pour reprendre l’Evangile selon Luc et le dire dans la langue de Shakespeare : Leaven in the dough Luc 13:20-21 20 ---A quoi comparerai-je encore le royaume de Dieu?
21 Il ressemble à du levain qu'une femme a pris pour le mélanger à vingt kilogrammes de farine. Et à la fin, toute la pâte a levé.
Mais le Midrash interprète cette métaphore pour signifier que l’homme ne peut échapper à sa condition humaine.