BANQUEROUTE DE L’EUROPE ? LA CRISE DE L’EURO.
Aujourd’hui, en ce 14 juillet endeuillé par la mort de soldats français en Afghanistan, c’est tout d’abord un hommage vibrant et ému qui s’impose pour témoigner la reconnaissance de la nation tout entière au sacrifice de ses fils héroïques. Cela commence à faire beaucoup, mais comment agir autrement devant la barbarie qui relèverait la tête si les forces armées de la civilisation laissaient la voie libre à cette bande sauvages.
La crise de l’Euro menace cette fois de faire sauter, imploser la monnaie unique européenne. Que faire ? Tous les pays dits du Club Méditerranée par la chancelière allemande Me Merkel commencent à peine à saisir l’ampleur du phénomène. Le président de la BCE ne voit pas les choses de la même manière que la chef du gouvernement allemand. Pourtant, ce sont les Allemands qui effectuèrent les premiers les réglages nécessaires et, fait significatif, sous le gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder. Preuve qu’on peut être socialiste et intelligent de l’autre côté du Rhin. L’ancien chancelier, grand amateur de belles femmes et de cigares, a su mettre de l’ordre dans les finances publiques, l’assurance chômage et maladie, sans oublier l’épineux problème des retraites. Toutes choses qui n’ont pas pu être réalisées en France, en raison de la nature profonde des Français. Souvenez vous des remarques à la fois lucides et désabusées de Francis Mer, jadis ministre des finances, qui notait que ses compatriotes étaient une sorte d’animal rare… Si les politiques avaient été un peu plus courageux, nous n’en serions pas là !
Un relèvement du taux de la TVA ferait affluer de l’argent dans les caisses de l’Etat mais le pays tout entier serait vent debout contre une telle mesure et les syndicats rétorqueraient qu’il faut faire payer les riches au lieu de lever un impôt direct qui touche le plus grand nombre.
Que diraient ces mêmes syndicats le jour om l’Etat réglementera les retraits d’argent aux guichets des banques et aux distributeurs automatiques ? Que diraient-ils si nous sortions de l’Euro, maintenu en vie grâce aux largesses, de plus en plus menacées, des Allemands ? Il ne faut pas se tromper ni se leurrer, nous sommes dans une zone Euro-Mark : si l’Allemagne cessait de jouer le jeu, je me demande où nous serions aujourd’hui.
Le débat virulent qui se passe sous nos yeux aux USA entre les Républicains d’une part et M. Obama de l’autre ne m’inquiète pas outre mesure car le potentiel économique américain est tel que nous suivrons tous les décisions du Bureau ovale de la Maison Blanche. Ce qui ne veut pas dire que les USA ne devraient pas se convertir enfin à l’orthodoxie financière ; le problème est que personne, pas même les Chinois, n’est en mesure de les y contraindre.
Nous assistons donc, impuissants, à l’effondrement prévisible de l’économie de quelques pays amis, nommés PIGS par nos amis allemands. Je me demande s’il ne faut pas placer la Grèce sous une tutelle économique étrangère pour la sauver : après tout, ce l’argent de l’Europe et du FMI qui la maintient en vie, il faut qu’elle suive les instructions de ces bailleurs de fonds.
Le général Dwight Eisenhower, devenu président des USA, avait dit un jour avec un certain sens du cynisme que ceux qui reçoivent de l’argent reçoivent aussi des ordres et ceux qui distribuent de l’argent peuvent aussi donner des ordres…
A méditer.