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Existe-t-il une déontologie journalistique ? Pour une éthique du métier.

Existe-t-il une déontologie journalistique ? Pour une éthique du métier.

 

Je propose de lancer un débat pour l’été à la fois dans notre TDG mais aussi ailleurs : s’interroger sur la nécessité de règles qui doivent guider les journalistes dans leur travail, à savoir comment couvrir l’information ?

 

J’en ai eu l’idée en regardant ce matin tôt la télévision et j’ai vu que l’on avait parlé tout d’abord de l’étalage de la jeune Guinéenne dans les médias avant d’évoquer le drame, la tragédie des victimes de l’attentat d’Oslo.

 

Croyez moi, je vous prie, il y avait comme une sensation d’atroce distorsion entre ce qui s’est passé (réellement ou pas, le saurons nous un jour ?) dans cet hôtel de NY et l’effusion de sang, bien réelle celle-là, dans la capitale norvégienne. Comment peut-on agir de la sorte ? Je l’avais déjà fait remarquer en envoyant un blog depuis le festival d’Avignon lorsqu’une chaîne de télévision passait sans transition de l’émouvante cérémonie en mémoire des soldats français tombés en Afghanistan à un sujet bien futile dont je ne veux même pas évoquer le nom…

 

Comment cela est-l possible ? J’ai moi-même remarqué que le nombre de visites uniques sur le présent blog augmente considérablement dès que je parle de cette sinistre affaire DSK ou plutôt de l’affaire Nafisatou D. car, si je comprends bien, il ne faut pas confondre emballement médiatique (des deux côtés) et application du droit, c’est-à-dire rendre la justice… C’est probablement le bureau du procureur qui voit avec angoisse approcher à grands pas la date du 1er août et qui n’a toujours rien dans le dossier, qui sait que la dame accusatrice a menti, et même devant le grand jury, sans parler du résultat des écoutes téléphoniques qui, dit-on, suscitèrent la grande colère du procureur… Alors, on essaie de frapper un grand coup pour que DSK plaide coupable au moins sur un ou deux chefs (bénins) d’accusation… A suivre !

 

Mais par delà cette affaire, pouvons nous tolérer que la presse mondiale n’ait aucune déontologie ? Aucune retenue ? Aucune classification dans l’ordre des priorités ? Après tout, près de cent victimes à Oslo, cela doit passer avant cette sordide histoire où les protagonistes présentent des aspects pour le moins ambigus ?

 

J’entends déjà les cris d’Orfraie de certains qui vont hurler à l’auto-censure. Mais non, dans la vie de tous les jours, du lever au coucher du soleil, nous faisons des choix : dois-je faire ceci ou cela ? Dois-je m’abstenir de ceci ou de cela ? Passons nous alors notre vie à nous autocensurer ? Il ne faudrait pas que pour vendre du papier ou captiver l’oreille du plus grand nombre, la presse mondiale se vautre dans de tels bourbiers moraux.

 

Ah, si les vacances d’été disparaissaient dans notre civilisation judéo-chrétienne pour être remplacées par le mois de mars ou d’octobre, les manchettes de nos journaux auraient un autre aspect.

 

Mais, comme d’habitude, vous n’êtes pas obligés de me croire.

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