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LA TURQUIE ET ISRAËL

LA TURQUIE ET ISRAËL
Ceux qui pensaient que la publication par l’ONU du rapport tant attendu sur le grave incident maritime opposant la flottille turque à la marine de guerre israélienne apaiserait les tensions entre les deux pays, en seront pour leurs frais ! Rien n’est réglé, tout au contraire, la Turquie et surtout son Premier Ministre qui se prend encore pour Soliman le magnifique, se dressent sur leurs ergots pour donner le change à une opinion publique chauffée à blanc…

Le premier Ministre turc n’a pas suivi l’avis des diplomates chevronnés de son pays qui lui conseillaient la modération face à Israël et plus de discernement dans le choix de ses allié régionaux. Or, l’homme, d’un tempérament bouillonnant, s’est cru assez fort pour renverser les alliances, se rapprocher des deux régimes les plus pestiférés  du coin et isoler Israël afin de se gagner les faveurs d’un monde arabo-musulman, jadis simple satellite de l’empire ottoman, jusques et y compris la Terre sainte. Mais les temps ont changé, ou comme disait jadis Alexandre Soljenytsine : essayez la poussière qui masque le cadran de votre montre…
On connaît la suite : l’Iran est dans le collimateur de l’ONU et des USA qui guettent la moindre occasion pour le ramener à la raison, quant à la Syrie, il suffit de relever que l’on approche hélas des 2500 morts depuis le soulèvement des opposants dans ce pays et que désormais même l’option militaire est désormais à l’étude ! Et j’allais oublier : pour la première fois, un président des USA en exercice a exige le retrait de son homologue syrien… Du jamais vu.

Au lieu de se saisir du rapport de l’ONU pour calmer la situation, le Premier Ministre qui était manifestement allé trop loin dans la surenchère, met littéralement le feu aux poudres : pour ne pas perdre la face devant l’opinion, une opinion orientale hyper susceptible et accordant tant d’importance à l’apparence et au nationalisme, notre homme décide  de renvoyer l’ambassadeur d’Israël et de geler les accords militaires entre les deux pays. Et pourquoi donc ? Parce que le rapport de l’ONU n’exige pas des excuses d’Israël et reconnaît enfin la légitimité du blocus israélien de Gaza,  nommée entité terroriste.

Que faut-il retenir de tout cela ? Avec tout le respect pour la grandeur passée de l’empire ottoman, il faut bien reconnaître que la Turquie contemporains ne se trouve plus dans la même situation : confrontée, au plan militaire, à la sécession kurde, empêtré, au plan diplomatique, dans la reconnaissance du génocide arménien, frappant désespérément à l’huis de l’Europe qui ne veut pas l’accueillir en son sein, il lui fallait bien trouver une issue, se raccrocher à quelque chose pour redonner confiance à une opinion un peu désorientée.

On peut la comprendre, mais est ce vraiment la bonne voie ? Grâce à Israël, allié indéfectible des USA, eux mêmes bailleurs de fonds d’une Turquie en perte de vitesse, ce pays pouvait subtilement émergence comme le leader incontesté de la région, surtout à un moment où les Arabes traversent une crise après l’autre et où l’Iran est en voie de neutralisation par l’Occident (USA et UE).. Or, c’est le contraire que fait l’actuel Premier Ministre, et de manière tonitruante.

Que l’on ne se méprenne point sur nos propos. On ne devient pas une puissance hégémonique, même dans ce petit coin du monde, en claquant dans ses doigts, ni en se prenant pour la réincarnation de tel ou tel grand personnage du passé. Vous rendez vous compte que cet homme avait même caressé le projet fou de forcer le blocus en empruntant l’un des bateaux de la flottille, mais heureusement des gens sains d’esprit (et la Turquie en a beaucoup) l’en ont dissuadé.

Il est temps de se ressaisir et de méditer ce mot de l’authentique sagesse de Haroun al-Rachid, le gouverneur de Bagdad aux IX-Xe siècles, selon lequel l’approche politique des problèmes et le recours à la sagesse ont raison des machines de guerre…… (al-kiyassa wa al fahama yaghlaboun harakat al harb….

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