Israël et l’Iran
Je me trouvais en Israël avant et après la publication du rapport de l’Agence pour l’Energie Atomique de Vienne. La presse et le monde politique se sont certes enflammés mais sans surprise, car cela fait des années que les Israéliens savent très précisément ce que concocte la République islamique et surtout ils sont très au fait de leurs ambitions régionales.
Tout le monde sait et l’Iran en tout premier lieu que personne ne peut détruire un Etat et surtout pas l’Etat d’Israël, surpuissant et surarmé, peuplé une imposante partie de l’élite technologique mondiale, allié inconditionnel des USA dans la région. Par ailleurs, au plan technique, le moindre préparatif, la moindre tentative de mise à feu de quelque missile balistique que ce soit contre l’Etat hébreu, entraînerait la destruction totale et immédiate de l’agresseur. Et cela, les Mollahs le savent, même s’ils donnent parfois l’impression d’être pris au piège de leurs propres déclarations bellicistes. Il faut calmer le jeu.
Le monde libre ne laissera jamais apparaître un Iran nucléarisé et cela les autorités iraniennes le savent, mais elles font tout pour négocier en position de force, une vaste zone d’influence qui inclurait le Proche et le Moyen Orient (Irak, Liban, Syrie, Palestine, Emirats, Arabie Saoudite etc…). Forts de cette influence, les Iraniens rentreraient dans le rang en raison de l’impatience de leur population qui commence à trouver les Mollahs fort encombrants.
Mais le problème est que de telles conditions sont inacceptables aussi bien pour Israël que pour les Etats arabes dits modérés. Ce qui renverse entièrement les donnés du problème et risque fort de mener l’ensemble à une confrontation.
Quelle forme prendra cette confrontation ? Là, les avis divergent. Certains optent pour des sanctions économiques encore plus fortes qui accomplissent déjà leur effet. D’autres sont tentés par des actions militaires. Il ne s’agira sûrement pas de frappes aériennes ni d’invasions terrestres. Mais il y a une foule d’options différentes : l’US Army est encore largement présente en Irak, pays ayant une longue frontière commune avec l’Iran… A partir de là, de nombreuses hypothèses sont plausibles sur lesquelles les états majors sont assez cursifs ces derniers jours…