Les souffrances indicibles du peuple syrien
En Syrie, les jours se suivent et se ressemblent ; un lot de morts, de blessés et de réfugiés scandent le quotidien de ce pays, un quotidien sanglant auquel le monde assiste sans broncher. Même si la Ligue arabe qui avait commencé par réagir énergiquement, semble se fourvoyer en confiant une mission à l’ancien secrétaire général de l’ONU, comme s’il restait encore quelque chose à négocier. Le départ d’un homme qui est le boucher de son propre peuple ne se discute pas, il s’impose.
Le problème avec ces anciens, ces ex qui ne veulent pas partir une fois pour toutes est qu’ils retardent les solutions et ne prennent pas le chemin qui mène en droite ligne vers une solution : comment voulez vous que s’instaure un dialogue dit national entre un gouvernant que séparent de son peuple une montagne de cadavres, près de 8000, au moment où nous écrivons ? Or, que dit l’ancien diplomate ghanéen ? Il met en garde contre la militarisation de l’insurrection et l’armement de ses membres ? En somme, ceux ci doivent tendre leur gorge vers les lames de leurs bourreaux et ainsi, en très peu de temps, la question sera réglée par un véritable bain de sang (hammama al-dam).
Dans cette affaire, le Qatar et l’Arabie Saoudite sont du bon côté, qui pensent que l’insurrection doit recevoir argent, armes et munitions. On ne voit pas comment la crise syrienne pourrait être résolue autrement. Enfin, la chute inéluctable de ce régime syrien nettoiera le Proche Orient où le Hezbollah et l’Iran sont des ferments de discorde et de facteurs de déstabilisation. Certains rescapés des massacres de Homs et de Deraa affirment avoir été victimes d’exactions conduites par des membres du Hezbollah libanais et des Iraniens… Il faut le vérifier.
En traînant les pieds, en multipliant des manœuvres dilatoires, comme l’inutile et pernicieuse mission Anan, on permet à Bachar de tuer encore plus de gens. J’ai souvent vu Kofi Anan se promener seul dans les rues de Genève, suivi à distance par son unique garde du corps, je comprends qu’il ait voulu rompre la monotonie de son existence sur les rives du lac Léman.
Mais il ne devrait pas se mêler d’une grave conflit qui le dépasse. Il y va du bien être et de l’avenir de tout un peuple qui souffre.