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Les conséquences du choix de François Bayrou

Les conséquences du choix de François Bayrou
On se demandera jusqu’au bout, et même au-delà, ce qui motive cette détestation, cette haine recuite de François Bayrou à l’égard de Nicolas Sarkozy, aux côtés duquel il a pourtant siégé au gouvernement. Leader jadis respecté du centre, Fr Bayrou s’est retrouvé tout seul après que Nicolas Sarkozy lui avait en 2007 ravi ses troupes, le transformant en un général quitté par son armée. C’est probablement ce cuisant souvenir qui a motivé sa décision, une décision non partagée par les troupes de l’électorat centriste qui est laissé libre de se déterminer.

Il n’en demeure pas moins que le bulletin de Fr Bayrou, glissé dans l’urne dimanche prochain, aura une énorme valeur symbolique : l’ancien chef du centre, de l’ancienne UDF, quitte le candidat de la droite et se reporte sur celui de la gauche qui l’accueille plutôt froidement…
Ce dernier a évité le piège que pourrait lui faire courir un tel soutien qui n’a rien d’un ralliement : le front de la gauche unie pouvant considérer comme un impardonnable crime cette acceptation d’un tel vote, Fr Hollande s’est empressé de le remettre dans ses vraies dimensions, à savoir très limitées ! Il n’a pas l’intention de modifier son programme qui demeure un programme de gauche, il n’a pas, non plus, l’intention de faire rentrer Fr. Bayrou dans son gouvernement.

Il faut prendre acte de la décision de Fr Bayrou, même si cela semble s’apparenter à un suicide politique. Mais la haine partisane (pour reprendre un terme allemande comme Parteihader) prend des proportions inimaginables ! Vous prendre vos voix et vos députés, bref vous émasculer politiquement, c’est bien pire que de vous prendre votre femme… Pardon pour cette comparaison très osée. Je pense vraiment, que, comme dans la mythologie germanique, reprise par Wagner, le héros, condamné par le destin, ne lutte plus contre la fatalité et brûle ses vaisseaux comme le fameux complexe de Hagen … Mais même moi qui ne suis que philosophe, je sais que l’on ne peut faire du ressentiment le socle d’un projet ou d’un combat politique.

Alors quelle sera la suite des événements ? Sans vouloir prophétiser, je doute qu’un tel écart puisse être rattrapé en quelques heures, à moins que se produise le miracle de la brindille sauvée des flammes, ou celui de hanoukka où une fiole d’huile a brûlé dans le temple, détruit par les Romains, huit jours au lieu d’un seul….
Restent pour NS les législatives. Si le résultat de l’élection de dimanche est presque immuable, peut-être pourrait il y avoir une cohabitation…

Maurice-Ruben HAYOUN
In TDG du 4 mai

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