Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pitié, grâce pour le président Hosni Moubarak

 

 

Pitié, grâce pour le président Hosni Moubarak

 

Oui, il faut user de grâce et de mansuétude envers le vieux Raïs déchu qui ne saurait être tenu responsable, exclusivement, de la manière dont les troubles de février dernier ont été réprimés en Egypte. Certes, comme tous les potentats orientaux, il a exercé le pouvoir avec une forte dose d’autoritarisme et n’a pas vraiment respecté le libre choix des Egyptiens. Mais que l’on nous cite, de grâce, un seul pays de cette nature, ayant respecté peu ou prou les règles démocratiques… Le vieux Raïs a accordé à son pays une grande stabilité politique, lui a redonné un regain d’honorabilité sur la scène internationale, optant pour un rapprochement déterminé avec l’Occident.

 

On ne peut pas effacer d’un seul trait de plume les centaines de manifestants (un peu moins de 900), morts dans les rues sous les balles des forces de l’ordre. Mais comment fallait-il réagir, sous un tel régime, devant la montée en puissance des manifestations qui menaçaient de tout emporter ? C’est vrai, ce fut un drame, mais est-il glorieux de laisser mourir dans une cellule un homme qui a tout de même mis toute son énergie pour la défense de son pays ?

 

Aujourd’hui, les clameurs qui réclament son exécution confondent justice et vengeance. Mais je le répète, je comprends fort bien la peine de ceux dont les pères, les frères, les sœurs et les fils sont tombés sous les balles des forces de l’ordre. Il ne faudrait pas que cette révolution égyptienne eût, elle aussi, du sang sur les mains. Nul ne comprendrait qu’on laissât mourir dans une cellule exiguë et surchauffée (il est incarcéré au sud du Caire où la chaleur est étouffante en cette saison) un vieillard malade, affecté par une double détresse cardiaque et respiratoire. J’ai entendu dire qu’il refusait de s’alimenter et que ses médecins l’avaient réanimé à deux reprises, suite à un arrêt cardiaque. Il est en proie à une grave dépression et accuse ses anciens collaborateurs, les généraux, de vouloir le tuer…

 

Sa famille demande qu’on l’admette dans un hôpital afin qu’il reçoive les soins nécessaires mais les généraux hésitent, craignant qu’une telle mesure humanitaire ne provoque de graves émeutes qu’il faudrait ensuite réprimer, ce qui accroitrait le nombre de morts et relancerait le cycle infernal.…

 

Suprême supplice pour cet homme, véritable pharaon d’Egypte durant plusieurs décennies, et qui se retrouve, aujourd’hui, seul, emprisonné, abandonné de tous alors qu’il fut à l’origine de la promotion de tous ces hauts gradés de l’armée, seule maîtresse du pays.

 

Il faut gracier cet homme qui, en tout état de cause, aura une fin amère, de chef d’Etat aux pouvoirs absolus le voici devenu un objet odieux pour tout son peuple.

 

Par delà ce cas individuel, l’armée risque d’avoir encore des jours très difficiles devant elle. Favorisera-t-elle le dernier premier ministre du Raïs déchu, Ahmed Chafiq ? Ou tolérera-t-elle la victoire de M. Morsi, dont l’élection plongerait tout le pays dans le chaos ?

 

Nous souhaitons beaucoup de courage aux membres du Conseil suprême des forces armées.

Les commentaires sont fermés.