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L’incident frontalier entre la Syrie et la Turquie

L’incident frontalier entre la Syrie et la Turquie

 

Même si la tension peut, dans les jours qui viennent, atteindre son paroxysme, il n’y a pas vraiment de raison de s’inquiéter. D’ailleurs, la réaction des Turcs, généralement dotés d’une sensibilité à fleur de peau, est largement modérée. En fait, il n’est pas exclu que cet avion dont on déplore sincèrement la destruction ainsi que la disparation de ses deux pilotes, ait été envoyé en mission afin de tester et de repérer les systèmes de défense anti-aérienne du pays voisin. Il convient de ne pas perdre de vue que la Turquie est membre de l’OTAN et que cette organisation était intervenue en Libye par la voie aérienne. Toutes les options étant sur la table pour la régler la crise syrienne, on ne peut pas exclure que les militaires aient sciemment voulu provoquer une réaction syrienne. Cela leur a permis de localiser avec assez de précision l’emplacement des batteries de missiles sol-air et de la DCA.

 

Les états majors savent que le régime syrien se bat le dos au mur, ils savent aussi que ces gens finiront par tomber comme un fruit mûr. Aucune arme ne peut supporter une telle guérilla à un rythme aussi soutenu, sans pouvoir souffler. La rotation des divisions chargées de la répression se fait mal, les massacres sont de plus en plus révoltants et il ne se passe plus de jours sans que des soldats, voire des officiers généraux, n’aillent grossir les rangs des rebelles. J’écoutais hier soir sur al-Jazeera des journalistes demandant aux déserteurs s’ils avaient traversé la frontière avec leurs armées… La réponse fut effectivement négative mais il est évident que la frontière turque est une zone de repli et un lieu où se regroupent les rebelles pour repasser la frontière et s’en prendre aux forces du régime.

 

Le fait que la Turquie ait demandé une réunion de l’OTAN à Bruxelles était peut-être la visée majeure de cet incident. L’Otan entre officiellement dans le jeu. Il fallait bien un prétexte et il le tient. La Syrie ne pouvait pas agir autrement, dans la logique qui est la sienne depuis le début des troubles. Si elle n’avait pas réagi, ses adversaires auraient interprété son inaction comme un signe de faiblesse. Il semble donc que cet acte ne soit pas isolé et qu’il ait fait partie d’un plan préétabli.

 

Après tout, ce sont les Kriegsspiele des états majors…

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