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L’élection de M. Mohammed Morsi à la présidence de l’Egypte

L’élection de M. Mohammed Morsi à la présidence de l’Egypte

 

Hier soir, en direct sur Al-Jazeera, j’ai suivi le discours du nouveau président. L’homme est dépourvu de tout charisme mis son texte dont il s’est éloigné maintes fois, se voulait très consensuel. Il a dit et redit qu’il se voulait le président de tous les Egyptiens, musulmans et chrétiens, qu’il était là par la volonté du peuple et de Dieu et qu’il tenait la main à tous, sous entendu, y compris à ceux qui ont voté pour le général Chafiq.

 

Il a tenu à citer toutes les principautés, toutes les circonscriptions, une à une, sans oublier aucune, et surtout il a dressé un message de paix à l’ensemble de la planète. Fait significatif, il adressé in petto un message d’allégeance à l’armée et aux USA en soulignant que l’Egypte resterait fidèle à ses accords internationaux.

 

Il a aussi dit un mot de l’économie et de la situation générale de son pays sur ce plan là. Le nouveau président a peut-être compris qu’il ne convient pas de se lancer dans d’aventureuses équipées auprès d’alliés improbables comme le Hamas ou le Hezbollah. Il a médité le cas syrien et sait que les jours de ces mouvements sont comptés.

 

La question que je me suis sans cesse posé durant ce long discours assez monotone et monocorde est la suivante : est ce vraiment le programme des Frères musulmans, ou est ce simplement de la poudre aux yeux ? Il est vrai que l’armée est là, qu’elle a vidé la fonction présidentielle de toute substance, fait dissoudre le parlement et détient le seul pouvoir qui compte en Égypte : la force armée (al kuwwa al-musallaha).

J’ai la faiblesse de penser que les USA ont eu tort de forcer la main aux généraux leur intimant l’ordre de laisser les Ikhwane, pensant les assagir ou les démystifier aux yeux de leur propre électorat. Je me demande si les USA ne sont pas en train d’ajouter une nouvelle ligne à la longue liste d’échecs qui ont jalonné leur diplomatie ces trente dernières années.

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