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Bon mois de Ramadan, joyeuses fêtes aux Musulmans

Bon mois de Ramadan, joyeuses fêtes aux Musulmans

 

Le mois de Ramadan est un mois sacré pour les musulmans. Ils ajoutent toujours en évoquant ce mois, les épithètes de prédilection et de sacralité ( shahr al fadil wal moubarak). Durant ce mois de prières et de repentance, l’adepte de l’islam amende sa présence au monde (maslahah), ses relations avec ses voisins, une sorte de jour des propitiations (yom kippour) qui lui, dure un mois, trente fois plus.. N’oublions pas aussi les veillées de prières des Américains et le jour de repentance et de prières des Allemands, Bet- und Bußtag

 

On a souvent parlé de la notion de djihad pour s’en méfier et s’en préserver. Mais on oublie presque toujours que cette racine a aussi donné le terme ijdihad qui signifie : se confronter au texte sacré pour en extraire une exégèse appropriée. Alors que la Tora ne revendique que soixante dix facettes, le texte sacré des musulmans ont revendique, lui, soixante-dix mille…

 

D’où cette mise en garde du Coran qui recommande de ne pas s’engager dans des controverses religieuses avec des adeptes d’autres religions du Livre (la Bible : ahl al-Kitab). En fait, on apprend au bon croyant de remporter des victoires pacifiques sur lui-même, d’aller au bout de ses possibilités psychologiques, de se pénétrer de la sacralité du texte révélé et d’aimer son prochain.. C’est donc un vibrant appel à grandir et à se grandir en grandissant la gloire de Dieu (ad majorem gloriam Dei) qui est lancé durant ce mois ci.

 

Assurément, il y a, hélas, loin de la coupe aux lèvres et nombre de mes lecteurs pourraient penser que je vis dans un autre univers, irénique, idéel, voire irréel. C’est vrai. L’islam et le discours sur l’islam ne se recoupent pas toujours parfaitement. Pourtant il existe à la fois un islam spirituel, celui d’Ibn Arabi (ob. 1240), et un islam libéral, comme il existe un judaïsme libéral ou un christianisme social (sozialchristentum), c’est-à-dire des mouvements qui prennent naissance dans un creuset religieux mais qui finissent par le dépasser et transformer.

 

Un être humain qui jeûne tout un mois, récite cinq fois par jour ses prières, ne devrait pas nourrir la moindre once de haine dans son cœur. C’est la remarque faite par les vieux prophètes hébreux du VIIIe siècle avant notre ère, Isaïe notamment, qui critiquaient ceux qui jeunaient, priaient, offraient des sacrifices tout en se conduisant très mal dans leur vie quotidienne.

 

Je pense, venant de l’extérieur de l’islam, que le jeûne et la prière peuvent avoir une dimension cachée, supérieure, laquelle est nécessairement d’essence spirituelle. Au fond, toutes les religions, toutes les spiritualités se rejoignent sur ce point : l’homme tente de s’affranchir de sa nature charnelle pour jeter à des moments précis de son existence des clins dans un univers étranger, celui d’où provient son âme. En ce sens, nous nous ressemblons tous tout en tenant fermement à nos traditions religieuses respectives.

 

Je me souviens d’une phrase de Théodore Monod, rencontré lors d’un séminaire protestant au Bois Tiffrais, berceau vendéen du protestantisme. Nous parlions des spiritualités et des religions révélées. Monod me raconta alors l’histoire suivante : un jour, alors qu’il effectuait des recherches dans un désert d’Afrique, il fit une halte pour la nuit dans un campement dirigé par un marabout parlant français. Le saint homme invita notre génial explorateur sous sa tente et lui offrit un verre de thé. Il lui tint ensuite le discours suivant, à peu de choses près : Monsieur Monod, vous êtes un grand homme de science, donc un homme de Dieu puisque vous cherchez la vérité. Pourquoi donc ne vous convertissez vous pas à l’islam qui est la vraie religion ? Théodore Monod lui répond : Mon cher collègue, quand on monte, on finit toujours par se rejoindre. Quel que soit le versant de la montagne qu’on escalade, le sommet atteint est le même pour tous…

 

L’histoire ne dit pas si le marabout a compris cette allégorie digne des discours paraboliques de Jésus dans l’Evangile.…

Bonne fête de Ramadan.

 

In TDG du 21 juillet 2012-07-20 Maurice-Ruben HAYOUN

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