Questions syriennes…
Les récents développements en Syrie suscitent bien des interrogations dont nous attendons les réponses. Et le développement le plus sillant et le plus extraordinaire est effectivement l’attentat perpétré contre les hommes clés du système sécuritaire du régime d’el Assad.
Comment, donc, des membres de corps francs, en guenilles, mal équipés et mal commandés, ignorant tout de l discipline militaire, ont-ils pu pénétrer le cœur d’un régime policier parmi les mieux protégés au monde ? La réponse ne fait pas le moindre doute : ils ont bénéficié de l’aide stratégique de services de renseignements, arabes et occidentaux. Une telle action d’éclat n’aurait jamais pu être réalisée sans cette aide, à la fois fine,, aboutie et très bien pensée. Les insurgés, à eux seuls, auraient agi à la manière d’al-Quaida : on sélectionne un candidat prêt au suicide qu’on place au volant d’un camion chargé d’explosifs et qu’on lance à toute vitesse contre le bâtiment visé. Ce fut le modus operandi à Bagdad et ailleurs. Le résultat obtenu eut été aléatoire, c’est la différence qui sépare le sniper, le tireur d’élite de celui qui tire dans le tas. Or, cela ne fait pas encore partie de la culture des insurgés syriens… Mais il ne fait pas écarter un hypothèse voisine, le ralliement de certains membres des services sécuritaires syriens qui lâchent un régime en perte de vitesse. Le plus étonnant est que Bachar en personne eût pu figurer parmi les victimes…
L’autre sujet d’étonnement et qui signe la présence indéniable d’experts étrangers aux côtés des insurgés, c’est l’apparition, soudaine, ces derniers jours, d’actions stratégiques coordonnées, ordonnées, suivant scrupuleusement un plan préétabli. Certes, on peut attribuer ces performances à la prise en main des opérations par des généraux qui ont fait défection et communiquent à leurs nouvelles troupes les points faibles du système sécuritaire. Ce n’est pas à exclure. Mais, je le répète, la bataille de Damas, est un pas décisif et assez risqué qui témoigne d’un changement totale. Cette hypothèse est renforcée par l’insurrection qui secoue Alep, la seconde ville du pays. Enfin, le troisième point qui devrait sérieusement inquiéter ce qui restent des troupes loyalistes, c’est le grignotage, le mordançage des extrémités du pays : les frontières. En prenant le contrôle de plusieurs postes frontières avec l’Irak et la Turquie, les insurgés libèrent des portions du territoire national qui leur permettent d’accueillir des experts étrangers mais aussi des armes et des munitions.
On se rapproche donc de la fin. Comment de temps durera la contre offensive de Bachar ? Ses troupes sont épuisées par plus de 18 mois de répression. A moins de 100 km de Damas, veillent, sur le Golan, l’artillerie lourde et les canons à longue portée des Israéliens… Le risque de démembrement de la Syrie existe, il est bien réel. Je ne vois pas Bachar et son clan quitter avec armes et bagages la Syrie qu’ils ont toujours considérée comme leur propriété personnelle. Le clan alaouite se barricadera sûrement dans la région de Lattaquié où ils créeront une entité politique nouvelle. A l’abri des canons russes de la base navale de cette cité.
Bachar ne réussira pas à reconquérir Damas qu’l quittera pour Lattaquié. Mais il ne quittera pas la Syrie.