A quoi peut bien servir la mission de M. Lakhdar Brahimi ?
Hier, samedi en fin d’après midi, j’ai suivi une interview du nouvel envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue Arabe à New York. Il répondait au correspondant de la chaîne al-Aabiya à l’ONU. Monsieur Brahimi s’est exprimé dans un arabe nord africain et avait du mal à trouver ses mots dans un arabe littéraire car il ne l’utilise pas si souvent. Mais c’était parfaitement compréhensible et instructif.
Par delà cette agilité linguistique, ce qui m’a frappé c’est le vide, la vacuité de la mission : mais que peut bien faire un nouvel envoyé de l’ONU dans un pays déjà au dernier stade de la guerre civile ? L’armée syrienne ou ce qui qu’il en reste bombarde son propre pays, détruits ses villes et ses villages et considère les révolutionnaires comme des terroristes. Et, surtout, les massacres à grande échelle ont hélas débuté au même moment que la mission Anan. Va-t-il en être de même avec M. Brahimi ? Ne serrait-il pas plus éthique de faire militairement pression sur Bachar el Assad pour qu’il parte tant qu’il est encore temps ? Il devrait revoir les insupportables image d’un Khaddafi lynché, lapidé par une foule en colère et finalement exécuté comme le dernier des criminels dans l’ambulance qui le conduisait vers un hôpital ?
Les insurgés semblent être en bonne. Renforcés par certaines forces spéciales occidentales, notamment françaises et anglaises, ils sont compris qu’il fallait une nouvelle stratégie : la destruction des aéroports de l’armée afin que Bachar n’ai plus la maîtrise du ciel. Le problème est que cette armée syrienne dispose, au total, de plus de 500 avions et d’hélicoptères de combat et ce ne sont pas les quelques mitrailleuses dont disposent les rebelles qui vont l’inquiéter sérieusement……
On se demande pourquoi les Etats arabes modérés et les Occidentaux n’arment pas plus et mieux les rebelles. Instruits par l’exemple libyen où des armes puissantes se sont retrouvées entre les mains de djihadistes d’al-Quaida (soit volées dans les arsenaux de Kaddafi soit détournées de leurs destinataires), ces pays sont devenus plus méfiants. Même si quelques stinger ont fait leur apparition, cela ne change pas grand chose à l’affaire.
Un dernier point : Assad osera t il utiliser son stock d’armes chimiques ? Rien n’est à exclure avec lui. AU début, on ne pensait pas qu’il tiendrait un pays aussi turbulent que la Syrie. Mais son clan a réussi à tout verrouiller et l’on n’a jamais entendu parler de tentative de coup d’Etat. Il a donc eu la baraka. Mais cette baraka durera t elle éternellement ?
Bachar et clan feraient mieux de se méfier et d’abandonner la partie.