Comment se présente la situation en Syrie ?
Comme on le laissait entendre ici même il y a peu de temps, certains observateurs ont fait preuve d’un excès d’optimisme en prédisant une chute imminente du régime de Bachar el Asssad. Après vingt-deux mois de luttes sanglantes et plus de soixante mille morts, l’armée du régime tient toujours, ses troupes n’ont pas perdu de bataille significative de nature à marquer un tournant dans ce conflit. Les insurgés se battent, résistent sur leurs positions mais n’ont pas encore réalisé de percée laissant entrevoir une issue qui leur serait favorable.
Comme s’explique une telle situation ? D’abord il y a le resserrement de la surveillance que le régime exerce sur son propre camp, ce qui limite de manière drastique le risque de défection et de ralliement aux insurgés de la partie d’officiers supérieurs ou de simples soldats. Bachar dispose d’une redoutable politique nommée al-amn al-siyassi (la sécurité politique, chargée de surveiller les politiques, comme l’ancien Vice Président al-Shar » qui a disparu de la circulation… Ensuite il y a le soutien logistique des Russes sur le terrain : fourniture d’armes et de munitions, réparations du matériel, conseils militaires, etc… Les Chinois apportent eux aussi leur aide, mais elle est surtout diplomatique encore que les réserves de pétrole de la Syrie l’intéressent.
Pourquoi donc les insurgés ne réalisent ils pas cette percée tant espérée de la part des Occidentaux ? Probablement, parce qu’il y a eu un net recul dans la livraison d’armes sophistiquées et dans l’assistance des conseillers militaires. Il y a quelques semaines, les insurgés réussissaient à abattre au moins un avion d e chasse et quelques hélicoptères de combat, ce qui attestait de la présence dans ces rangs là , de conseillers militaires occidentaux sachant manier des armes perfectionnées.
On le répétera encore une fois : les forces occidentales ne jetteront pas tout leur poids dans la balance tant qu’elles n’auront pas la certitude que les islamistes ne sont pas la principale force d’opposition sur le terrain. Or, la Syrie est devenue le nouveau point de ralliement des djihadistes en mal de confrontation avec l’Occident. Les exemples libyen, égyptien et même tunisien sont là= ce sont les islamistes qui ont tiré les marrons du feu.
Faut-il leur offrir la Syrie sur plateau d’argent alors que ce pays est encore en guerre contre Israël ?