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L'interview télévisée de François Fillon

L’interview télévisée de François Fillon

 

Quand on revoit les principaux passages de l’interview de François Fillon d’hier, on se rend compte que l’homme s’est enfin émancipé de la pesante tutelle de son ancien chef, le président de la République Nicolas Sarkozy.

 

On a vu apparaître un homme décomplexé, libre de ses mouvements, s’exprimant avec aisance et montrant qu’il était désormais seul à déterminer son action. Avec le temps, on se demande comment un tel homme a pu tenir durant cinq années à Matignon avec, de l’autre côté de Paris, un président tonitruant, hyper présent, le traitant même de simple collaborateur alors que la fonction de Premier Ministre est des plus importantes, y compris dans le cadre de la Ve république.

 

Comment expliquer la longévité et le parcours sans faute de François Fillon à Matignon ? Probablement par ses qualités intrinsèques mais aussi par la présence à ses côtés durant toute cette période d’un excellent directeur de cabinet, un homme de grande culture et un véritable bourreau de travail, toujours présent à son poste, du matin au soir, y compris certains jours fériés.  Ce tandem Fillon-Faugère a été à toute épreuve, a résisté à tout, y compris au moment où il fut question de changer de premier ministre et de nommer Jean-Louis Borloo. Ce dernier ne manque pas de qualités mais il n’a peut-être pas la même solidité que François Fillon.

 

Venons en à la question majeure : François Fillon ira-t-il jusqu’au bout ? Se présentera-t-il contre Nicolas Sarkozy ?  Il y pense certainement et ira au terme de sa démarche. A-t-il des chances de l’emporter ? Ce n’est pas exclu mais il ne faut pas prophétiser car en quatre ans tant de choses peuvent se passer. Et ce fut probablement en cela que N. Sarkozy a commis une lourde erreur : il aurait dû changer de cap au moins deux bonnes années avant le scrutin au lieu de songer à renvoyer François Fillon avant de se raviser (heureusement). Ce dernier semble avoir médité cette occasion manquée, d’où sa volonté de prendre son temps.

 

La question qui se pose aux simples citoyens que nous sommes est la suivante : quelle sera à ce moment là, en 2017, la situation de la France ? De tout cœur, je l’espère meilleure. Mais la montée du chômage, le ralentissement de l’activité et la désindustrialisation du pays nourrissent nos doutes.

 

La bonne nouvelle est, en état de cause, l’émancipation de François Fillon vis-à-vis d’un homme, semblable au Dieu de Plotin, centré sur soi, replié sur lui-même et pris dans une sorte de narcissisme éternel.

 

Maurice-Ruben Hayoun

In Tribune de Genève du  25 février 2013

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