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DSK, encore et encore

Dominique Strauss-Kahn, encore et encore

 

Hier soir, le tribunal des référés devant lequel DSK  a assigné une journaliste-écrivain et son éditeur parisien, a partiellement donné cause de cause au plaignant qui considérait qu’on l’avait sciemment abusé à des fins mercantiles. En réalité, la décision du tribunal est loin d’être aussi nettement en faveur du plaignant.

 

Le non juriste que je suis n’entend pas disséquer cette décision mais il saute aux  yeux de tout observateur intelligent que la maison d’édition en question avait dû intégrer cette amende dans ses coûts et fera sûrement une bonne affaire : les gens étant ce qu’ils sont, ils enjamberont aisément la petite mise en grade exigée par le tribunal et se précipiteront avec avidité sur le texte en soi. Et c’est là que les choses sérieuses commencent.

 

D’après ce qui est dit de ce livre, son auteur aurait (je dis bien aurait) tendu un piège sexuel à DSK connaissant son goût immodéré pour autant d’aventures sexuelles que possible. Et elle aurait d ès l’origine conçu le projet d’en rendre compte publiquement dans un livre. Telle est la thèse de DSK et de ses avocats.

 

Je ne me prononce pas sur le fond, on est jugé par ses propres actes. Mais voilà le coup de la femme journaliste séductrice est très attesté de nos jours, y compris en France où maints hommes politique de tout premier plan y ont succombé, tirant d’une obscurité qu’elle n’auraient jamais pu quitter autrement des femmes qui ont su utiliser des armes dont elles disposent…

 

Mais il y a aussi le rôle joué par ceux qui publient, je dis bien ceux au pluriel.

 

Le constat qui s’impose est le suivant : sur toute la ligne il y a un déficit d’éthique. A ce propos, je voudrais rapporter un extrait d’un texte de Martin Buber (1878-1965) parlant de l’essence de la politique dans sa relation avec l’éthique texte publié dans le premier quart du XXe siècle :

L’Occident moderne repose sur une dualité éprouvée séparant la politique de la religion. Il suffit d’entendre les politiques prononcer le mot éthique et les théologiens le mot action pour s’en convaincre… La politique a oublié d’être éclairée mais elle demeure puissante… La religion nous renvoie tous ces pâles reflets du sacré mais elle ne dispose d’aucun moyen d’imposer ses vues. Selon moi, on ne devrait pas rechercher ni éviter la politique. En principe, on ne devrait être ni politique ni apolitique. La vie politique fait partie de la vie. Avec ses lois et ses formes actuelles, elle subit la même déformation que notre civilisation en général. De nos jours, on qualifie cette déformation de politique et la déformation de notre vie professionnelle de technique. Pourtant, aucune de ces deux déformations n’est innée. La vie politique et la vie professionnelle sont amendables

 

Et c’est aussi ainsi que le livre est devenu la marchandise la plus misérable qui soit

 

Maurice-Ruben HAYOUN

In

Tribune de Genève du 27 février 2013

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