L’action des forces spéciales françaises au nord du Mali
Si les nouvelles diffusées depuis hier soir par la presse devaient être officiellement confirmées, l’action des forces spéciales françaises marquera un tournant dans l’offensive au Mali. En effet, l’islamiste Abou Zaïd, responsable de tant d’enlèvements et de morts de nombreux otages, aurait été neutralisé par une opération française avec une quarantaine de ses complices. Par une telle combattivité, l’Etat major des forces françaises montre qu’il a appris à combattre les terroristes en Afghanistan et que le gouvernement n’entend plus se laisser marcher sur les pieds par les terroristes. Même les Américains ont été impressionnés par cette action d’éclat, si l’on en croit les déclarations du nouveau secrétaire d’Etat John Kerry, lors de son passage à Paris.
Un haut gradé français a même dit que l’armée allait chercher les terroristes un à un avec une pince à épiler : l’image est effectivement très suggestive. Mais déjà le président François Hollande avait annoncé ses intentions : il faut aller chercher les terroristes un à un et ne pas se contenter de les repousser. Il a nettement dit qu’il irait les chercher dans leurs derniers retranchements. C’est exactement ce qui est en train de se produire.
Mais deux ombres planent sur le tableau : que deviennent les otages qu’on cherche à libérer et quelle sera la capacité de réaction des terroristes qui voudront se venger puisque même les massifs montagneux où ils se sont réfugiés ne sont plus sûrs et qu’ils sont lâchés par leurs alliés d’hier que les Français ont réussi à retourner ? A l’heure qu’il est, on n’en sait guère plus. Mais l’affaire est très bien engagée. Les pertes françaises sont infimes comparées à celles subies par les terroristes.
L’armée est très performante en raison de sa combativité mais aussi grâce aux renseignements électroniques donnés par les drones américains. Les terroristes se demandent comment les Français peuvent soudain fondre sur eux et les neutraliser. C’est exactement ce qui est arrivé à Abou Zeid et à sa garde rapprochée.
Il faudrait à présent que les troupes africaines soient mieux vertébrées et apprennent à prendre en main la sécurité et l’intégrité territoriale de leurs pays respectifs.