Un ressentiment antigermanique est injuste…
La crise grecque, immédiatement suivie par la crise chypriote a, semble-t-il, donné naissance à un ressentiment qui avait pour cible l’Allemagne ou plus exactement le politique de la chancelière M. Angela Merkel. L’affaire a fait tant de bruit qu’un grand quotidien du soir en France lui a consacré sa une…
Qu’est-ce à dire ? De quoi s’agit-il exactement ?
Depuis des années, la République Fédérale est le meilleur élève de la classe européenne. Depuis des années, ce puissant voisin de la France a pris conscience de la nécessité de faire des réformes, de juguler les déficits et d’imposer depuis au moins dix ans une série de mesures très fortes dont on sent aujourd’hui les retombées bénéfique. L’Allemagne a anticipé ce qui allait se passer. A-t-on le droit de le lui reprocher ? Après tout, même un homme politique français aussi lucide que Pierre Mendès France avait dit : gouverner, c’est prévoir…
Et voici que les Grecs et les Chypriotes, précédés par les pays de l’Europe du sud, ceux là mêmes que la chancelière a nommées avec quelque justesse les pays du club Med découvrent la vétusté de leurs finances et le délabrement de leur économie : l’Espagne, le Portugal, l’Italie, et peut-être demain… la France ?
Lorsque Madame Merkel s’est rendue à Athènes on a vu apparaître des caricatures d’un autre âge et qui n’honorent ni leurs auteurs ni leurs inspirateurs.
Cela ne fera pas plaisir de le dire, mais sans l’ Allemagne, l’Euro aurait connu une triste fin. Je ne veux pas me faire l’avocat d’un pays étranger, mais qui est et demeure un pays ami , un allié et un voisin avec lequel la France entretient de multiples relations dans d’innombrables domaines, mais je ne comprends pas le bien-fondé de ces attaques…
Il faut savoir raison garder : certes, et je l’ai déjà dit, la mentalité germanique est différente de celle des pays du sud où l’on mange bien, boit bien, prend du bon temps, aime les jolies femmes et les vacances au soleil… Mais il ne faut pas vivre au-dessus de ses moyens tout le temps. On ne peut pas partir trois ou quatre fois en vacances par an et prétendre aussi à une retraite à taux plein…
Otto von Bismarck, le chancelier de fer, le vrai père de l’unité allemande autour de la Prusse au XIXe siècle, avait bien dit : Der Mensch ist nicht auf Erden, um glücklich zu sein, sondern um seine Pflicht zut un (l’homme n’est pas sur terre pour être heureux mais pour accomplir son devoir…). Et à l’époque du Reich wilhelmien on avait placardé cette phrase dans toutes les salles de classes…
Nos amis grecs, chypriotes, et autres, qui en sont très loin, croient au mythe du Paradies auf Erden (paradis sur terre) et c’est un très beau mythe fondateur, mais il faut se retrousser les manches si l’on veut que cela dure…
Cela dit en toute amitié…