Grèce : l’arrêt de la télévision d’état… Contrairement à l’ambiance générale qui condamne cette mesure, le gouvernement grec a peut-être été très bien inspiré de fermer à une institution réputée pour sa gabegie et dont le prix de revient était cinq fois plus élevé que celui des circuits privés, soumis à la dure loi de la concurrence. Certes, la mesure aurait gagné à être moins brutale, mais si ce gouvernement avait choisi la voie de la concertation, il aurait été floué par ses partenaires et aurait perdu un temps précieux. Il est une chose que l’on ne réussit pas à se représenter dans de très larges milieux grecs et étrangers : la Grèce n’est pas seulement en faillite, elle est à la ramasse, elle a déjà englouti des milliards d’aide, elle a bénéficié d’abandon de créances tant de ses créanciers privés que publics. Mais cela ne suffit toujours pas puisque l’Etat ne peut pas percevoir d’impôts ni contrôler ses dépenses qui vont crescendo. Donc, une telle mesure comme la cessation de transmettre qui touche le secteur audiovisuel public était inévitable. Certes, il ne faut rester insensible à la misère des gens, au chômage qui touche autant les jeunes que les vieux, aux étudiants qui quittent leur pays pour aller chercher ailleurs un avenir meilleur et d’autres situations tout aussi poignantes. Mais la Grèce n’a jamais pris de mesures sérieuses, ses précédents gouvernements ont même stipendiés des banques d’affaires et d’investissements pour fausser les comptes de la nation et vivre ainsi à la remorque de l’Europe, laquelle ne peut plus faire face. L’alternative devenait alors celle-ci : prendre des mesures enfin drastiques ou disparaître. Dans l’espoir d’un hypothétique renouveau. Ou alors, quitter la zone Euro, ce qui reste la seule bonne solution pour ce pays. Mais alors, la situation ne sera pas pire, elle sera désespérée.