Barack Obama : Armer sérieusement les rebelles syriens ?
Il m’arrive parfois de repenser à une petite phrase assassine, émise jadis par l’ancien homme lige de VGE, Michel Poniatowski, du temps de M. Jimmy Carter : Les grands hommes d’Etat se trouvent de ce côté ci de l’Atlantique. On se défend mal de l’impression qu’avec l’actuel locataire de la Maison Blanche, la même question peut légitimement se poser.
En effet, quand vous observez le temps interminable mis par M. Obama pour être fidèle à ses propres propos concernant la ligne rouge, i.e. l’utilisation d’armes chimiques par Bachar, vous vous demandez à qui on a affaire : à un avocat de province ou au chef de la plus puissante nation du monde ?
Après moult tergiversations et des avancées aussitôt tempérées par des reculs, le Danube de la diplomation de tous les temps s’est enfin décidé à agir : il va armer les rebelles, mais pas de manière significative, avec des armes légères alors que Bachar, aidé de ses alliés (qui ne s’embarrassent pas des mêmes scrupules) étrillent les rebelles en usant allégrement de gaz Sarin, formellement interdit par les conventions internationales.
Si cela continue, cela risque d’être trop tard : si l’aide américaine n’arrive pas au plus vite et dans des conditions significatives, de nature à changer le rapport de forces, plus de 100.000 Syriens seront morts pour rien et Bachar ne sera pas inquiété tandis que son régime continuera d’empêcher tout accord au proche Orient.
Le désaveu cinglant infligé à M. Ahmaninedjad en Iran et l’élection dès le premier tour d’un réformateur M. Rohani, offre une bonne fenêtre de tir pour forcer l’Iran à se retirer du Proche Orient et à cesser tout appui au régime syrien actuel.
Mais pour y arriver il faut un homme solide à la Maison Blanche. Espérons que M. Obama sera à la hauteur.