Que se passe-t-il au Brésil ?
Depuis quelques jours rien ne va plus au Brésil pourtant gouverné depuis plus de dix ans par le parti des travailleurs. Ce pays émergent qui dispose de grandes richesses et de grandes réservés d’énergie fossile s’est lancé de manière inconsidéré dans une course désordonné vers le développement, oubliant au passage les revendications légitimes du peuple et misant tout sur une illusoire grandeur de leur pays sur la scène internationale. Les autorités du pays se vantaient d’avoir su attirer vers le Brésil de grandes compétitions internationales et voici que ces projets pharaoniques obèrent gravement les finances publiques. Parallèlement à cela, les classes moyennes constatent avec fureur que leur pouvoir d’achat baisse, que les dépenses sociales sont rabotées au profit de grands investissements de prestige. Les gens n’ont pas tort mais ils ne sont pas organisés et je ne parierai pas beaucoup sur leur longévité. A cela, les manifestants répondent qu’ile ne font plus confiance aux partis politiques qui privilégient le bien-être de leurs cadres par rapport au reste lé population, à savoir l’écrasante majorité des Brésiliens. Et il y aussi la corruption, des gares qui ne sont pas achevées, des équipements sociaux qui restent en plan, etc. Mais ce qui est à la fois étonnant et inquiétant, c’est cette génération spontanée des manifestations qui dépassent désormais le million et viennent d’enregistrer leur première victime. La petit augmentation du prix des transport, suspendue depuis, n’explique pas tout, elle n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le mal est fait, cela n’a fait que catalysé le mécontentement qui grondait depuis fort longtemps. La socio-culture des manifestants n’a rien à voir avec des casseurs ni avec des déclassés. Il s’agit d’étudiants, d’ouvriers et même de cadres, plutôt bien intégrés. La crise brésilienne fera école : elle montre que les classes politiques n’ont plus prise sur les masses et que le mécontentement peut éclater comme un orage dans un ciel bleu.