Nicolas Sarkozy, le retour ?
La politique intérieure française recèle toujours des rebondissements dont elle détient le mystère. C’est ce que nous avons pu vivre en cette fin de semaine depuis que le Conseil constitutionnel a jugé bon de rejeter les comptes de campagne de l’ancien président.
La tradition veut que l’on ne critique pas les décisions de cette instance suprême qui dit le droit. Mais sans en discuter les décisions, on peut toutefois en apprécier, positivement ou négativement, les conséquences. Et en l’occurrence, c’est tout l’avenir d’un parti d’opposition, et donc de la démocratie en France qui est remis en question. L’UMP, car c’est d’elle qu’il s’agit, doit trouver plus de 11 millions d’euros et ne peut faire appel à de généreux donateurs (patrons du Cac 40 ou autre) puisque le financement des partis politiques est sérieusement et sévèrement encadré.. Il faut donc se tourner vers les dons des particuliers qui ne peuvent pas donner plus de 7500 €… Vous voyez où en est la situation.
Et c’est dans ce contexte qu’intervient le début du retour de Nicolas Sarkozy qui a été la cible déclarée ou non de tant d’attaques. En effet, on ne compte plus les affaires (au mauvais sens du terme) dans lesquelles il serait impliqué. Je ne sais qu’en penser, mais tout de même cela me paraît un peu exagéré : de l’affaire Tapie au rejet des comptes de campagne on relève une série de choses qui évoquent fâcheusement le règlement de comptes. Pourquoi s’acharner ainsi sur un homme qui a, certes, gouverné comme il a cru bon de gouverner, mais qui n’est pas plus critiquable qu’un autre ? Le résultat est qu’il veut aujourd’hui accélérer son retour sur la place publique, ce qui va rendre la vie politique française encore plus rude. Et cette victimisation va plaider en sa faveur.
Dans ce pays, on passe d’une campagne électorale à l’autre, dès qu’une consultation électorale s’achève, les gens pensent à la suivante. Au plan de la sérénité de la vie nationale, ce n’est vraiment pas l’idéal…
Le peuple français a la faculté d’opter pour l’alternance pour peu qu’il en décide. Ce fut le cas pour l’UMP, c’est aujourd’hui le cas pour le PS et qui sait ce que demain nous réserve ? Eu raison de la situation économique, il est presque certain que les prochaines échéances électorales (européennes et municipales) seront désastreuses pour le pouvoir en place. Et ce ne sera pas fini car il y a la fameuse loi des deux ans, terme auquel les Français manifestent parfois de manière terrible, leur impatience.
Parfois, je me demande si nous sommes, nous les êtres humains, maîtres des échéances et si les mouvements du balancier de l’Histoire ne sont pas dictés par quelqu’un d’autre, par une sorte d’intelligence cosmique qui digère des milliards de données et en fait ce qu’elle veut bien en faire… Aucun ordinateur au monde peut se mesurer à elle. Des causes, à l’infini, s’enchaînent les unes aux autres et génèrent ce que nous nommons l’actualité ou les événements. Une sorte de puissance cosmique, nommée Dieu ou la Providence ou tout simplement (ce qui est pire) le hasard, qui fait que tel ou tel autre est entraîné à agir comme il agit provoquant des effets dont ignore tout. Qui est le maître de l’Histoire ?
Partant, la prudence va de soi. Il ne faudrait pas que des actes inconsidérés portent en eux le contraire de ce qu’on en escompte. La vie politique est ce qu’elle est, faite d’affrontements incessants et meurtrissants.
Heureusement, il y a la fête de la rose, et depuis peu celle de la violette…